Donald Trump se heurte à la complexité du réel. Après avoir vanté son talent de négociateur de génie sur la scène internationale, il est à la peine, pour ne pas dire qu’il accumule les échecs. L’affrontement israélo-palestinien ? Washington laisse faire le premier ministre Benyamin Nétanyahou à Gaza et en Cisjordanie. La guerre russo-ukrainienne ? Vladimir Poutine impose ses conditions aux Etats-Unis. La méthode du « roi du deal » est originale : elle consiste à donner la main au plus fort des protagonistes ! Mais sur le dossier du nucléaire iranien, Trump inaugure un nouveau style. Cette fois, il aimerait recoller les morceaux de ce qu’il a lui-même cassé.

Il s’agit toujours de s’assurer que l’Iran, en violation de ses engagements, ne se dote pas de l’arme nucléaire. Courant mars, Trump a écrit à Ali Khamenei, le chef de la République islamique, qui lui a répondu. On ignore les formules de politesse utilisées : cher Guide, cher président ? Des négociations ont repris en avril. Américains et Iraniens ont déjà tenu deux séances de pourparlers, à Oman puis à Rome, pilotés par l’envoyé spécial de la Maison Blanche, le polyvalent Steve Witkoff, et le ministre des affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi.

La discussion va se poursuivre au niveau d’un groupe d’experts chargé de s’entendre sur les modalités techniques de quelques principes généraux sur lesquels les deux parties se seraient accordées. Schéma approximatif : l’Iran conserverait sa capacité à développer son programme nucléaire civil ; les Etats-Unis disposeraient des moyens de s’assurer, en permanence, que ledit programme n’a aucune fin militaire ; ils lèveraient l’embargo étouffant l’économie iranienne.

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Pour Trump, c’est une nouvelle forme de négociation : reconstruire ce qu’il a démoli lors de son premier mandat. Le chef de la tribu MAGA (pour « Make America Great Again ») ne reconnaît jamais une erreur. Mais si telle est bien la direction prise par les échanges entre les deux parties, elle consiste à revenir sur la décision prise par Trump en 2018. En mai de cette année-là, le républicain retire les Etats-Unis du Joint Comprehensive Plan of Action (JCPoA) – accord dont l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie sont aussi signataires.

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