Dix ans après les attentats terroristes de janvier 2015 – contre Charlie Hebdo à Paris, à Montrouge (Hauts-de-Seine) puis à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes – et près de dix ans après ceux du 13 novembre 2015, les marques restent encore vivaces pour de nombreux survivants. Dont certains ont développé un trouble de stress post-traumatique (TSPT).

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Un travail conduit dans l’étude Remember, qui s’inscrit dans le cadre du programme « 13-Novembre », porté par l’Inserm, le CNRS et Hesam Université (Hautes Ecoles Sorbonne-Arts et Métiers), met en évidence l’importance de la plasticité des mécanismes cérébraux pour faire face au trauma. L’article publié mercredi 8 janvier dans Science Advances montre qu’ils se transforment avec le temps.

L’étude a porté sur une centaine de personnes exposées aux attentats terroristes du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Parmi elles, 34 souffraient de TSPT chronique au début de cette recherche, en 2016, 19 s’étaient remises de ce trouble en 2018-2019, et 43 n’en avaient pas développé. Ont également été inclus 72 individus non exposés, servant de groupe contrôle.

Tous les participants à l’étude ont été soumis à des imageries par résonance magnétique (IRM) cérébrales à deux reprises (en 2016-2017 puis en 2018-2019) afin d’étudier les évolutions structurelles et fonctionnelles de leur cerveau. Ils ont aussi répondu à un questionnaire sur leurs éventuels symptômes de TSPT en 2020-2021, en étant interrogés par un psychologue au téléphone.

Reviviscence répétée de l’événement

Si la plupart des survivants d’attentats ou d’autres catastrophes ne souffrent pas de TSPT, certains développent des symptômes particulièrement handicapants. L’un des plus caractéristiques est la reviviscence répétée de l’événement, l’intrusion du souvenir, d’odeurs, de sensations, qui empiètent sur la vie quotidienne.

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Chez les personnes atteintes de ce trouble, les « mécanismes de contrôle » de la mémoire – qui permettent d’oublier ou de mettre à distance des pensées ou des souvenirs qui interfèrent ou envahissent votre esprit et vous empêchent de fonctionner – ne parviennent pas à inhiber l’activité de l’hippocampe permettant aux souvenirs intrusifs de resurgir.

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