« Faites un don maintenant ou Streetpress disparaîtra. » Le ton est alarmiste, comme le sont souvent les appels à la générosité, ou aux abonnements, à la presse en ligne indépendante, qui arrivent dans les boîtes mail en fin d’année. Les piqûres de rappel du « magazine urbain » engagé se succèdent ces derniers jours. « Sans vos dons, nous mourrons », apparaît au cœur de certains articles publiés sur le site, dont seules les premières lignes sont accessibles.

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« Nous visons les 6 000 donateurs mensuels », justifie Johan Weisz-Myara, journaliste et fondateur du média en ligne aux six millions de personnes touchées par ses contenus (sur X, Instagram, via les newsletters, etc.) les meilleurs mois. Les trois quarts ont moins de 35 ans. Cette recherche d’une manne récurrente est nouvelle pour Streetpress. « Nous pourrions démarrer 2025 avec 40 à 50 % de notre budget assuré », explique celui qui consacre une bonne partie de son temps, depuis quinze ans, à réinventer le modèle économique du site accessible à tous gratuitement.

En 2024, trois personnes – Olivier Legrain, Maxime Kurkdjian et Wale Gbadamosi-Oyekanmi – ont pris un peu moins de 6 % du capital de la société que Johan Weisz-Myara possède à près de 80 % avec Mathieu Molard, corédacteur en chef. En 2023, selon le rapport d’impact publié en ligne, les revenus ont atteint, au total, 831 740 euros. Sur ce montant, 310 000 euros sont venus du mécénat et de subventions, tandis que le studio Streetpress, qui produit des vidéos pour des organisations non gouvernementales, des institutions ou des marques, a généré 102 000 euros de revenus. Les dons des lecteurs, eux, représentaient 36 % des ressources.

Quinzième anniversaire

Les soutiens de Streetpress ne se contentent pas d’envoyer des subsides, mensualisés ou non. Ils forment une « communauté » susceptible de se mobiliser rapidement, comme l’ont démontré les deux événements militants et festifs coorganisés par le média, qui ont fait le plein, place de la République à Paris, pendant la campagne des législatives anticipées au début de l’été 2024.

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