L’usine Stellantis à Poissy (Yvelines), le 23 septembre 2025.

Le géant européen de l’automobile Stellantis s’apprête à mettre temporairement à l’arrêt plusieurs de ses sites en Europe, dont l’usine de Poissy (Yvelines) près de Paris, où 2 000 salariés seront au chômage partiel en octobre. D’après le quotidien économique français Les Echos, cinq autres usines vont connaître le même sort en Europe (deux en Espagne et une en Allemagne, en Italie, en Pologne).

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Les syndicats du site français ont appris la nouvelle lundi 22 septembre matin, durant une réunion extraordinaire du comité social et économique (CSE) qui n’était pas prévue, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Jean-Pierre Mercier, représentant de SUD.

La dernière usine de montage automobile d’Ile-de-France a annoncé « l’arrêt de la production sur 15 journées de travail, du 13 au 31 octobre, ceci afin d’adapter son rythme de production à un marché difficile en Europe, en pilotant au mieux ses stocks avant la fin de l’année », a précisé le quatrième groupe automobile mondial à l’AFP.

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« Du jamais-vu »

C’est « du jamais-vu à Poissy », a assuré Jean-Pierre Mercier. Durant la réunion du CSE, le groupe a évoqué, selon le syndicaliste, la baisse des ventes de l’Opel Mokka, produite sur ce site français. M. Mercier se dit « convaincu » que « la direction accélère le plan de fermeture de l’usine », alors que la production de la Mokka s’arrêtera en 2028 et qu’« aucun nouveau véhicule n’est annoncé ».

« Des travaux seront réalisés pendant l’arrêt de la production, et des séances de formation seront organisées pour continuer à travailler sur la performance industrielle du site », a cependant précisé Stellantis, qui précise que Poissy produit 420 véhicules par jour, des Opel Mokka mais aussi des Citroën DS3.

Contacté par l’Agence France-Presse, Stellantis en France n’a pas confirmé la suspension d’activité dans les autres usines européennes. Mais un porte-parole du groupe en Italie a confirmé dans un communiqué la fermeture temporaire, sur le site de l’usine de Pomigliano près de Naples, de la ligne de production du modèle Panda de Fiat, du 29 septembre au 6 octobre, et de celle de l’Alfa Romeo Tonale, du 29 septembre au 10 octobre.

Comme à l’usine de Poissy, où Stellantis justifie son choix par le « marché difficile en Europe » et la volonté d’adapter « au mieux ses stocks avant la fin de l’année », le quatrième constructeur mondial annonce adopter cette mesure en Italie pour « rééquilibrer la production » avec « la demande effective ».

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Biagio Trapani, le secrétaire général de la fédération italienne de la métallurgie (FIM), cité par des médias, a estimé que « la situation de l’usine Stellantis de Pomigliano d’Arco devient chaque jour plus critique, miroir de la crise profonde qui touche tout le secteur de l’industrie automobile ». Il réclame une rencontre d’urgence avec la direction du groupe.

Volkswagen aussi dans la tourmente

De son côté, un porte-parole de Stellantis en Pologne a confirmé à l’AFP que « des jours d’arrêt sont prévus sur le site de Tichy », dans le sud du pays, sans pour autant préciser quand et combien. D’après Les Echos, ce site sera fermé pendant neuf jours au mois d’octobre.

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Les autres usines concernées d’après le quotidien sont celles d’Eisenach en Allemagne, qui devrait fermer cinq jours et celles de Saragosse et Madrid en Espagne (respectivement sept et quatorze jours).

Ces décisions laissent craindre aux syndicats la fermeture à venir d’usines Stellantis, dans un contexte très difficile pour l’industrie automobile européenne, entre guerre commerciale, marché en berne mais aussi et surtout concurrence agressive venue de Chine.

Stellantis n’est pas le seul constructeur européen à rencontrer des difficultés : vendredi, le géant Volkswagen, fleuron en crise de l’industrie automobile allemande, a revu à la baisse ses prévisions pour 2025. Premier constructeur automobile européen, Volkswagen prépare la suppression de 35 000 postes en Allemagne.

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Le Monde avec AFP

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