Le XV de France affronte l’Angleterre, samedi, à Twickenham, dans le cinquième Crunch disputé par Fabien Galthié en tant que sélectionneur. Jusque-là, le technicien fait match nul, deux victoires pour deux défaites.
De 2012 à 2019, menée successivement par Philippe Saint-André (jusqu’en 2015), Guy Novès (2016-2017) et Jacques Brunel (2018-2019), l’équipe de France a rarement tenu la dragée haute à l’Angleterre. En dix matchs, les Bleus en ont gagné trois pour sept défaites. Mais depuis que Fabien Galthié et son staff sont sur le banc tricolore, le XV tricolore fait jeu égal : deux succès en quatre duels. A Twickenham, samedi 11 mars (en direct sur France 2 et france.tv à 17h45), il a l’occasion d’afficher un bilan positif face au grand rival. Retour sur les quatre Crunchs de l’ère Galthié.
2 février 2020 : Galthié soigne son entrée au Stade de France
Ce dimanche 2 février, Fabien Galthié débute sa nouvelle aventure de sélectionneur du XV de France. En face c’est le rival, l’adversaire ancestral, l’Angleterre, qui se déplace au Stade de France. Un essai après cinq minutes de jeu de Vincent Rattez, un avantage de 17-0 à la mi-temps, les Bleus déroulent. Emmenés par leur capitaine Charles Ollivon, auteur d’un doublé, les Français s’envolent à la reprise et comptent 24 points d’avance. Lors des vingt dernières minutes, cette équipe jeune et inexpérimentée souffre face aux assauts anglais. Une dernière pénalité adverse offre aux Anglais un bonus défensif inespéré (24-17). Bonus qui aura un rôle primordial, puisqu’il permettra au XV de la rose de remporter le tournoi à la différence de points…devant la France. La patte Galthié se fait déjà sentir.
6 décembre 2020, à Twickenham : la défaite au goût de victoire
A l’automne 2020, les tests de novembre sont mis de côté, pour cause de Covid au profit d’une nouvelle compétition, l’Autumn Nations Cup. En finale, les Bleus retrouvent les Anglais. Avec une équipe totalement remaniée, les Français sont pourtant devant au score, emmenés par un très bon Brice Dulin. Malheureusement, ils concèdent un essai à la dernière seconde (19-19) et se voient forcés de jouer une prolongation au format inédit de mort subite. D’une pénalité, Owen Farrell se charge de faire tomber (22-19) les Tricolores qui repartent toutefois de Twickenham avec bien plus de certitudes que leurs homologues. “Je suis tellement mauvais perdant que je ne vais pas vous dire que cela compte comme une victoire“, soufflait Brice Dulin. “Les joueurs qui sont venus ont répondu présents. On est là pour révéler les joueurs“, se réjouissait Fabien Galthié à la sortie du match.
13 mars 2021, à Twickenham : le coup d’arrêt
Forts de deux victoires pour débuter le Tournoi des six nations, notamment une en Irlande, les Bleus débarquent à Twickenham avec la volonté de l’emporter là où ils ne l’ont plus fait depuis 2005 dans cette compétition. Ambition remballée 80 minutes plus tard, lorsque les Tricolores s’inclinent de trois points (23-20). Un essai de Maro Itoje en toute fin de match crucifie les espoirs français et sanctionne de trop nombreuses fautes, et une pluie de pénalités. Pourtant dominateurs et en contrôle une bonne partie du match, les visiteurs calent dans les dernières minutes, après avoir vécu trois semaines délicates en raison des nombreux cas de Covid au sein de l’effectif. Le premier vrai couac de l’ère Galthié.
19 mars 2022, au Stade de France : la délivrance
Lorsque les Bleus arrivent au Stade France dans la soirée du samedi 19 mars 2022, ils font face à leur histoire. Jamais, depuis 2010, la France n’a remporté le Tournoi des six nations, encore moins réalisé le Grand Chelem. Mais cette équipe a changé, mûri, grandi. Vainqueurs de l’Italie et de l’Irlande à Paris, puis de l’Ecosse et du pays de Galles à l’extérieur, le XV de France défie la Perfide Albion pour terminer le travail, jusqu’ici parfait. Au terme d’un match plus accroché qu’on aurait pu l’imaginer, les Bleus l’emportent 25-13. Antoine Dupont, intronisé capitaine après la blessure de Charles Ollivon, soulève le trophée au milieu d’un Stade de France en ébullition.
A un an et demi de “leur” Coupe du monde, les Tricolores sont sur le bon chemin. Fabien Galthié a réussi son premier pari : gagner un titre avec la France, qui courait après depuis douze ans.
