La numéro une mondiale tricolore a décroché sa première médaille aux championnats du monde, deux ans après la frustration des Jeux olympiques de Tokyo.
On l’avait quitté frustrée, déçue de ne pas être du festival des judokates françaises à Tokyo lors des derniers Jeux olympiques. Seule Tricolore sevrée de médaille, Shirine Boukli a pris une jolie revanche, dimanche 7 mai, en décrochant l’argent des Mondiaux de Doha en – de 48 kg. La Gardoise a été dominée en finale par la tenante du titre et désormais triple championne du monde, la Japonaise Natsumi Tsunoda. Elle remporte tout de même sa première breloque dans un grand rendez-vous international.
La numéro une mondiale se savait attendue au tournant, après une saison 2022 synonyme de carton plein : championne d’Europe, vainqueur de deux épreuves de Grand Chelem et du Masters mondial. Le parcours n’en était pas moins rempli de pièges, avec d’entrée de jeu avec une victoire plus que poussive, au golden score contre l’Espagnole Laura Martinez Abelenda. Cette mise en route délicate mise à part, Shirine Boukli n’aura jamais vraiment tremblé, faisant parler ses qualités athlétiques au-dessus de la moyenne pour la catégorie.
“Une belle médaille d’argent”
Surpuissante contre la Maltaise Katryna Esposito, balayée en à peine plus d’une minute au troisième tour, plus maline face à une première Japonaise, Wakana Koga, en quart de finale, avant de laminer le Kazakhstanaise Abiba Abuzhakynova d’une projection au sol imparable, Shirine Boukli a fait tout l’étalage de son judo au fil de la journée.
En finale, la Tricolore s’est montrée offensive mais n’a jamais réussi à prendre l’ascendant sur Natsumi Tsunoda. Après 2’36” de combat, cette dernière a piégé Boukli en réussisant un magnifique ippon à la suite d’une prise au sol. “Je ne suis pas déçue, a-t-elle réagi au micro de La chaîne L’Equipe. Sur le coup, ça laisse un goût amer mais il y en aura d’autres. Même si on est là pour l’or, c’est une belle médaille d’argent. Je suis un peu frustrée mais on va l’apprécier quand même.” C’est la première breloque française aux Mondiaux dans la catégorie des – de 48 kg depuis le bronze d’Amandine Buchard en 2014.
Cette première journée, que le contingent français espérait éclatante, se conclut avec une seule médaille au compteur. Blandine Pont a manqué d’accompagner Boukli sur le podium. Déjà en concurrence avec sa compatriote en vue des JO de Paris 2024, la révélation des derniers mois dans sa catégorie est tombée contre les Japonaises Natsumi Tsunoda en demi-finale et Wakana Yoga en finale pour la troisième place lors de sa première grande compétition internationale.
Plus tôt dans la journée, les deux Français engagés chez les – de 60 kg, Luka Mkheidze (médaillé de bronze aux Jeux de Tokyo) et Cédric Revol, ont été éliminés prématurément, dès leur premier combat.
