Obligé de s’imposer à Munich, mercredi, pour espérer disputer les quarts de finale de la Ligue des champions, Paris va mieux depuis la blessure de son numéro 10 brésilien fin février.
Le PSG s’est refait une santé sans lui. Depuis sa grave blessure à la cheville face à Lille le 19 février, Neymar a assisté à distance à la victoire référence de son équipe à Marseille (3-0), puis à la fête au Parc des Princes après le succès contre Nantes samedi (4-2). Lundi, la fin de sa saison a été prononcée, avec l’annonce de sa prochaine opération. Sans surprise, Paris devra faire sans lui en huitième de finale retour de Ligue des champions chez le Bayern Munich, mercredi 8 mars. Mais, pas une voix n’est là pour déplorer son absence.
En conférence de presse à la veille de ce match crucial, il a même été demandé à Christophe Galtier, l’entraîneur du club de la capitale, si son équipe n’était tout simplement pas meilleure sans le Brésilien. Ce dernier n’a pas été choqué par la question et, en essayant de le défendre, s’est même trompé à deux reprises sur le bilan statistique de son joueur en le revoyant à la baisse : “J’entends et je lis le débat autour de Ney. Le premier malheureux c’est lui. Il est blessé et gravement blessé. Croyez-moi que c’est un handicap pour l’équipe. On parle d’un joueur qui a marqué 17 buts et donné 11 passes décisives depuis le début de la saison (il en est à 18 buts et 17 passes décisives en réalité). Quand je lis que c’est tant mieux, non. C’est un joueur qui, depuis que je suis au club, a été très professionnel. Il a eu une période post-Coupe du monde difficile, mais, je le répète, c’est 17 buts et 11 passes décisives. L’avoir sur le terrain, c’est un atout supplémentaire pour marquer des buts”.
Le coupable idéal
Comme avant la victoire contre Nantes, le coach n’a pas donné l’impression de perdre un élément inamovible de son groupe. Au contraire, il a reconnu une nouvelle fois, que son équipe “était plus équilibrée” maintenant que Neymar est sur le carreau. Vendredi dernier, il notait déjà les progrès de ses joueurs en prenant comme référence le succès probant au Vélodrome : “[Face à Marseille], notre bloc équipe était beaucoup plus compact et beaucoup plus dense. On a gagné beaucoup plus de duels que d’habitude”. Alors, forcément, quand tout va mieux dans la capitale, les absents ont toujours tort.
Malgré sa saison réussie – il était le joueur le plus décisif du PSG à sa sortie sur blessure contre Lille (35 fois en 29 matchs) -, Neymar est à nouveau la cible de critiques depuis plusieurs semaines. Le Brésilien est rapidement devenu le coupable idéal en ce début d’année 2023 morose pour le club de la capitale. Il était par exemple la seule des trois stars parisiennes présente lors de la débâcle à Monaco (1-3), trois jours avant la défaite contre le Bayern Munich au Parc des Princes (0-1), au cours de laquelle il n’a pas brillé, et a surtout payé le contraste avec l’apport de Kylian Mbappé.
Le lendemain, des photos de lui participant à un tournoi de poker puis posant devant un fast food avec des amis et certains coéquipiers, ont déclenché la colère de beaucoup d’observateurs. De quoi raviver les habituelles critiques sur son hygiène de vie, à tel point que lorsqu’il a été évacué sur civière contre Lille, sa blessure à la cheville n’a pas été analysée comme un coup du sort. Pour la cinquième fois depuis son arrivée à Paris en août 2017, Neymar a déclaré forfait lors de la période cruciale de février-mars.
Solution malgré lui
Mais dire que Neymar était le problème du PSG, qu’il affaiblissait l’équipe, est erroné. Le collectif a très bien tourné jusqu’au mois d’octobre avec les trois joueurs du trio offensif, étrillant Lille (7-1) et surclassant la Juventus (2-1), avec un Neymar peut-être même au-dessus de la mêlée. Son absence a surtout enlevé une épine du pied de son entraîneur. Christophe Galtier, qui a toujours aligné ses trois stars offensives ensemble à chaque fois qu’elles étaient toutes disponibles, dispose désormais d’une plus grande liberté tactique. Sans “Ney”, il a pu remodeler son dispositif en retirant un offensif pour densifier son milieu de terrain ; un changement qui a largement porté ses fruits face à l’OM et qui sera reconduit mercredi.
Le PSG n’est pas meilleur sans Neymar, mais son absence a permis de régler une partie de ses problèmes. Depuis l’aller contre le Bayern, Paris a récupéré son tranchant grâce au retour en forme de Kylian Mbappé, seul joueur capable de prendre la profondeur et de bonifier les passes de Lionel Messi. Sans Neymar, l’Argentin dispose de beaucoup plus de libertés dans la zone de création et son manque d’implication défensive se remarque moins puisqu’ils ne sont plus deux mais trois à travailler au milieu.
Grâce au retour du système tactique qui a fait les beaux jours du club de la capitale en début de saison, avec trois défenseurs centraux et deux pistons, Paris a retrouvé une cohérence collective. Les deux latéraux Nuno Mendes et Achraf Hakimi tergiversent moins quand ils ont l’occasion de monter, faisant parler leur pointe de vitesse. Mais rien ne dit que cette solution suffise à renverser le Bayern Munich chez lui et qu’elle mène Paris au sacre européen. Et il ne faut pas oublier que le PSG n’a jamais été aussi proche de remporter la Ligue des champions que lorsque les clés de son animation avaient été données à Neymar, à l’été 2020.
