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Histoires Web dimanche, décembre 7
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« Les rues étaient jonchées de cadavres. Ils ont tué, oh oui, ils ont tué… Des enfants, des femmes, des hommes. Certains étaient écrabouillés sous des véhicules. C’était une vision d’horreur », confie Mariam (le prénom a été modifié), une habitante d’El-Fasher réfugiée dans la localité de Tawila, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la capitale du Darfour du Nord tombée, le 26 octobre, aux mains des Forces de soutien rapide (FSR).

Plus d’une semaine après l’ultime assaut des paramilitaires sur la ville, qui aurait fait plusieurs milliers de morts civils, sans qu’aucun bilan fiable ne puisse être établi, les témoignages arrivent au compte-gouttes, au rythme de la fuite des civils. Hormis les images tournées et diffusées par les hommes du général Mohammed Hamdane Dagalo, alias Hemetti, peu d’informations filtrent de la cité. Le Monde a pu collecter de nombreux témoignages – audios, vidéos et écrits – relayés par des sources indépendantes depuis Tawila.

« Ils ont aussi capturé des enfants… Des filles de 11 et 12 ans… Jusqu’à présent, nous ne savons pas où elles sont. Nous ne les avons pas retrouvées, pas même leurs corps », poursuit Mariam. Dans la nuit du samedi au dimanche 26 octobre, après qu’un obus s’est écrasé sur sa maison, la famille s’est cachée dans un abri souterrain. Puis, aux alentours de 5 heures, alors que des soldats pénétraient dans les habitations les unes après les autres, Mariam et ses proches ont sauté par-dessus le mur du voisin avant de prendre la fuite vers le Nord.

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