
L’imaginaire du cinéaste américain David Lynch (1946-2025) est si puissant que l’adjectif lynchien a pu qualifier des chanteurs aussi différents que le rockeur romantique Chris Isaak ou l’égérie du glamour Lana Del Rey. Formé à la peinture, l’artiste s’était lui-même essayé, sur le tard, à la musique en enregistrant deux albums solos et d’autres en collaboration avec la chanteuse Chrysta Bell ou son compositeur attitré Angelo Badalamenti (1937-2022). Affirmer que ce n’est pas cet aspect de son œuvre que la postérité retient n’est pas faire injure à sa mémoire.
La 43e édition du festival Musica, qui se tient à Strasbourg jusqu’au 5 octobre, n’en a pas moins débuté par une soirée intitulée In Dreams. David Lynch Revisited, accueillie en ce haut lieu qu’est l’Opéra national du Rhin. Et la passion que suscite son univers fait d’étrangeté, d’érotisme et d’effroi, entre Edward Hopper et Franz Kafka, n’est pas retombée huit mois après sa mort, le 16 janvier à Los Angeles, à en juger par les trois files de spectateurs qui s’allongent sur la place Broglie. L’établissement a rarement vu des billets se vendre à une telle vitesse.
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