Sa sœur avait 21 ans, et s’est suicidée après avoir été harcelée à l’école. En retrouvant son journal intime, Agathe a décidé de le publier.
“Elle était tellement confiante, et elle renvoyait tellement de joie de vivre au quotidien, que jamais je n’aurais pu imaginer qu’il se passait quelque chose comme ça.” En 2016, le jour de son anniversaire, Agathe Lemaitre apprend que sa sœur s’est suicidée. Une douloureuse nouvelle qu’elle ne comprend pas. Elle découvrira plus tard que Liane, âgée de 21 ans, était victime de harcèlement scolaire. Pour sensibiliser à la souffrance que ce fléau provoque, elle retranscrit les écrits de sa sœur, son journal intime, dans un livre, Le Livre de Liane.
“Je ne vais pas rester les bras croisés”
Depuis le collège, la sœur d’Agathe est victime de harcèlement. Elle cherche de l’aide auprès de son établissement, en vain. “Pour aller parler à l’infirmière, par exemple, pour aller parler aux professeurs, il faut un certain courage, parce qu’il faut admettre que toute la classe se moque de toi et que tu ne t’en sors pas. Elle a fini par le faire, mais peut-être que c’était un peu tard. En tout cas, quand elle a commencé à en parler, je crois que c’était vers la quatrième, troisième. Elle a commencé à en parler aux professeurs et à la vie scolaire, mais elle n’a pas reçu d’aide.”
Le harcèlement s’arrête au moment de ses études supérieures. “C’est hyper paradoxal, mais c’est au moment où ça s’arrête qu’elle commence à plonger et qu’elle va chercher de l’aide auprès de psychologues, qu’elle décide de porter plainte et qu’elle essaye de se remettre.”
Après la mort de sa soeur, Agathe Lemaitre a décidé de parler du harcèlement, en s’exprimant sur les réseaux sociaux. “Au départ, j’ai juste fait un compte Instagram qui s’appelle ‘Agathe en parle’ pour parler de ce qui s’était passé, et il y a énormément de jeunes qui m’ont écrit, qui m’ont dit : moi, je vis un harcèlement scolaire parce que je suis plus grand, parce que je suis roux, parce que j’ai des bonnes notes, parce que j’ai un défaut de prononciation… Et quand j’ai vu la détresse des personnes qui m’écrivaient, je me suis dit : je ne vais pas rester les bras croisés, parce que sinon, l’histoire va se répéter, ça va être horrible.”
