Le gouvernement a annoncé, mercredi 8 mars, la création de pôles spécialisés dans les tribunaux sur les violences conjugales. Reportage à Chartres, où les audiences dédiées sont déjà en place.
Le président et le procureur s’installent pour une audience particulière. Mercredi 8 mars, le tribunal de Chartres (Eure-et-Loir) va juger six hommes, accusés de violences contre leur conjointe. Le premier à comparaitre a 24 ans, la dispute a dégénéré sur fond d’alcool. “On n’est pas sur une prise de tête. Quand on se dispute dans un couple, on ne passe pas au tribunal correctionnel”, rappelle Guillaume Bobet, le vice-président du tribunal judiciaire de Chartres.
Une audience spécialisée une fois par mois
Le tribunal de Chartres a décidé de créer une audience spécialisée, une fois par mois. Pour se donner du courage, une femme est venue avec sa sœur, qui l’a poussée à porter plainte. Le mari n’a plus le droit d’entrer en contact avec sa femme depuis quatre mois. Il minimise les faits qui lui sont reprochés, ce qui agace le procureur. “Ce qu’on vous reproche, c’est d’être au quotidien violent. (…) On n’insulte pas sa femme, on ne lui donne pas des coups de poing, on ne lui donne pas des coups de pied”, assène-t-il. L’homme a commencé un sevrage alcoolique, et doit faire un stage obligatoire sur les violences conjugales. Le couple passera les deux prochaines années sous surveillance.