A la veille de sa conférence de presse de rentrée, le ministre était l’invité du journal télévisé de TF1 dimanche soir.
Il a donné le ton de l’année scolaire à venir. Laïcité, inflation, épreuves du baccalauréat, rémunération des enseignants… Le ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse était l’invité du journal de 20 heures de TF1, dimanche 27 août. A la veille de sa première conférence de presse de rentrée, Gabriel Attal a présenté, ou confirmé, plusieurs mesures concernant l’école. Franceinfo fait le point sur ce qu’il faut en retenir.
Les épreuves de spécialité du bac repoussées en juin au lieu de mars, dès 2024
Les épreuves de spécialité du baccalauréat se tiendront en juin dès la session 2024, et non plus en mars, a annoncé le ministre de l’Education nationale, confirmant une information du Parisien. Dans un entretien au Point, Emmanuel Macron avait déjà estimé il y a quelques jours que ces épreuves ne pouvaient pas se tenir “si tôt dans l’année”.
En revanche, “il n’y aura pas de modification massive du calendrier Parcoursup”, a précisé le ministre. Ce bouleversement conduit ainsi à la fin de la prise en compte des épreuves de spécialité du bac lors de la sélection faite par les établissements de l’enseignement supérieur.
L’abaya interdite en milieu scolaire
Gabriel Attal a également annoncé “qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école”. L’abaya est une robe longue et ample portée par-dessus les vêtements. Si sa dimension religieuse est débattue, le vêtement est considéré par le ministre comme un signe lié à l’islam. “Vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d’identifier la religion des élèves en les regardant”, a-t-il justifié. Gabriel Attal souhaite s’entretenir “dès la semaine prochaine” avec les responsables d’établissements scolaires pour les aider à appliquer cette interdiction.
Une décision qui intervient alors que de plus en plus d’établissements signalent des atteintes à la laïcité, notamment pour des questions vestimentaires, et réclament une clarification. Jusqu’ici, le ministère leur laissait une marge d’interprétation sur le caractère religieux du port de l’abaya, tout en estimant possible de l’interdire. Pap Ndiaye, prédécesseur de Gabriel Attal, s’était refusé à réglementer dans le détail “les longueurs des robes”.
Une “organisation” pour proposer des fournitures scolaires au “prix de gros”
A quelques jours de la rentrée scolaire pour des millions d’élèves, le 4 septembre, et alors que les prix des fournitures scolaires ont augmenté de 10% en un an, Gabriel Attal a déclaré vouloir “trouver une organisation” afin que “les parents puissent acheter des fournitures avec des prix de gros”. “On vit une période d’inflation qui est dure, très dure, et les fournitures scolaires ne sont pas quelque chose sur lequel on peut rogner”, a justifié le ministre, qui a précisé vouloir “y travailler au cours de l’année”.
“Il faut simplifier la liste des fournitures scolaires demandées aux élèves”, a-t-il par ailleurs demandé, tout en assurant qu’il respectait “la liberté pédagogique” des enseignants.
Tous les professeurs revalorisés dès septembre, le “pacte enseignant” mis en œuvre
“En septembre, chaque enseignant, sans condition, gagnera entre 125 et 250 euros nets de plus par mois”, a assuré Gabriel Attal, confirmant les annonces du mois d’avril.
Interrogé sur le manque de professeurs à la rentrée et les absences non remplacées en cours d’année, qui représenteraient chaque année “15 millions d’heures perdues” pour les élèves, Gabriel Attal a reconnu qu’il était nécessaire “d’attirer plus d’enseignants, de les valoriser”, notamment “financièrement”. Les enseignants qui remplaceront un collègue pour une absence de courte durée seront à ce titre revalorisés, dans le cadre “du pacte enseignant” présenté en avril. “La moitié des absences de courte durée est liée à des contraintes administratives”, a par ailleurs admis Gabriel Attal, qui assure vouloir “balayer devant sa porte” pour “libérer du temps pédagogique aux enseignants”.
“Pour un élève, [les absences d’enseignants] ça peut être, mis bout à bout, un an de cours perdu sur sa scolarité”, a chiffré le ministre de l’Education nationale.