La Géorgie, un pays-clé du voisinage oriental de l’Union européenne (UE), est l’une des sociétés les plus europhiles du continent. Sa situation géographique est cruciale pour toute politique de connectivité et de transit vers la mer Caspienne et l’Asie centrale. La Géorgie était l’un des pays de la région les plus tournés vers l’UE jusqu’à ce que le gouvernement du parti prorusse Rêve géorgien compromette son processus d’intégration à l’UE.
En décembre 2023, l’UE a accordé à la Géorgie le statut de candidat, qui a été suspendu par Bruxelles à la suite de l’adoption par Rêve géorgien d’une loi sur l’« influence étrangère », en mai 2024. Selon la nouvelle législation, les groupes de la société civile qui reçoivent plus de 20 % de leur financement de l’étranger doivent s’enregistrer en tant qu’« organisations servant les intérêts d’une puissance étrangère ». Surnommée la « loi russe » par ses détracteurs, elle vise à museler la société civile et les médias.
Au terme d’une campagne électorale marquée par des violences à l’encontre de l’opposition et de la société civile, Rêve géorgien a mis en place un système de manipulation systématique du scrutin législatif du 26 octobre 2024, qui a abouti à sa « victoire » falsifiée. Sur la base de ce mandat illégitime, non seulement le gouvernement, mené par Rêve géorgien, n’a pas retiré la loi sur les agents étrangers, mais il a suspendu le processus d’adhésion à l’UE jusqu’en 2028 – une décision anticonstitutionnelle, puisque l’objectif de l’intégration euroatlantique de la Géorgie est explicitement inscrit dans la Constitution.
Du rôle de l’Union européenne
Chaque jour, le peuple géorgien manifeste pour son avenir européen. Il croit en une voie démocratique et européenne pour son pays. Il est choquant que les institutions et les Etats membres de l’UE ne se soient pas préparés à cette violence massive contre le peuple géorgien, malgré les nombreuses menaces d’actions violentes formulées pendant la campagne électorale. Aujourd’hui, le gouvernement réprime massivement les manifestants qui protestent contre cette décision. Les forces de l’ordre font usage de la force contre la société civile, contre les journalistes et contre les politiciens de l’opposition. De plus en plus de gens sont emprisonnés.
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