Habitués à donner le temps et le rythme de la rentrée sociale, les syndicats ont-ils été dépassés cette année par d’autres initiatives ? La question, qui peut paraître nouvelle, ne l’est pas véritablement : l’idée que les syndicats peuvent être débordés par des luttes lancées en dehors d’eux réapparaît régulièrement, avec pour toile de fond des questionnements sur leur représentativité effective au sein du monde du travail, mais aussi des oppositions souvent faciles entre une « base sociale » qui serait prête à se mobiliser et des « appareils bureaucratisés ».

Cependant, cette interrogation a pris une portée inédite depuis le mouvement des « gilets jaunes », pour partie composé de travailleurs salariés dans la logistique, le transport, le secteur du soin ou encore dans la fonction publique territoriale. Ce mouvement, qui s’était déployé hors des lieux de travail tout en s’appuyant sur les expériences au travail, avait mis en évidence l’ampleur de l’« asyndicalisation », en particulier dans les PME et dans les zones semi-rurales.

C’est avant tout le spectre des « gilets jaunes » qui pèse sur la rentrée sociale, entretenu depuis l’été par les appels au blocage du 10 septembre, lesquels ont largement été relayés par les médias, comme tout ce qui peut apparaître comme « nouveau ».

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