Une cliente tient ses sacs à la sortie d’un pop-up store de la marque de fast-fashion Shein, fondée en Chine, à Dijon, le 26 juin 2025.

L’entreprise de mode éphémère Shein s’est vu infliger une amende de 40 millions d’euros pour « pratiques commerciales trompeuses » après une enquête de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), a annoncé, jeudi 3 juillet, cette direction du ministère de l’économie.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Shein : un aréopage d’anciens politiques au service du géant de l’ultra fast-fashion

L’enquête de la répression des fraudes révèle notamment « la mise en œuvre » par la société Infinite Style E-commerce LTD (ISEL), responsable des ventes des produits de Shein, de « pratiques commerciales trompeuses à l’égard des consommateurs sur la réalité des réductions de prix accordées », fait savoir la DGCCRF dans un communiqué.

L’amende a été « proposée » avec « l’accord de la procureure de la République de Paris » et « à l’issue d’une procédure de transaction », précise la DGCCRF. Il s’agit d’un montant record pour ce type d’infraction. Concrètement, il est notamment reproché à Shein de majorer « certains prix avant de leur appliquer une réduction », ou de ne pas avoir tenu compte « des promotions précédentes » lorsqu’il rapportait un prix de référence.

« Ces pratiques de profusion de prix barrés et de promotions permanentes donnent ainsi au consommateur l’impression de réaliser de très bonnes affaires », explique également la DGCCRF. Elle a pourtant constaté que « 57 % des annonces vérifiées » au cours de l’enquête n’offrait « aucune baisse de prix, 19 % une baisse moins importante qu’annoncée et 11 % étaient en réalité des augmentations de prix ».

Shein assure avoir pris les mesures « nécessaires »

Pour mener son enquête, le service de répression des fraudes en France explique avoir relevé sur le site Internet de Shein « les prix de plusieurs milliers de produits (prix de vente, prix barrés et pourcentage de réduction) » entre octobre 2022 et août 2023. Autre agissement dénoncé : des « pratiques commerciales trompeuses » sur « la portée des engagements concernant les allégations environnementales » de Shein.

Dans une déclaration à l’Agence France-Presse (AFP), le groupe affirme avoir « mis en œuvre sans délai les actions correctives nécessaires, achevées dans un délai de deux mois » après avoir été notifiée par la DGCCRF « en mars 2024 ». « L’ensemble des points soulevés » par l’enquête de la DGCCRF « a donc été traité depuis plus d’un an », affirme l’entreprise en précisant que « ces ajustements n’ont eu aucun impact sur les prix finaux proposés aux consommateurs ».

Shein assure, par ailleurs, qu’ISEL prend « très au sérieux ses obligations légales et réglementaires en France » et reste « pleinement engagé en faveur de la transparence et du respect de la réglementation française ». De son côté, la DGCCRF affirme qu’elle « maintien[dra] sa vigilance sur l’évolution des pratiques constatées à l’issue de ces enquêtes ».

Lire aussi le reportage | Article réservé à nos abonnés « C’est une course capitaliste extrême » : à Canton, dans les ateliers de la sueur de Shein

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Share.
Exit mobile version