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Histoires Web vendredi, septembre 27
Bulletin

Une compositrice de la démesure. Volume 2

Célia Oneto Bensaid et Tanguy de Williencourt (piano), Shuichi Okada, Raphaëlle Moreau et Alexandre Pascal (violon), Léa Hennino et Claudine Legras (alto), Edgar Moreau et Héloïse Luzzati (violoncelle), Lorraine Campet (contrebasse), Quatuor Dutilleux, Nicolas Baldeyrou (clarinette).

Après un premier volume consacré à sa musique vocale (un corpus de mélodies françaises en grande partie inédit), publié en 2023, la compositrice Rita Strohl poursuit son chemin vers la réhabilitation avec ce deuxième coffret de trois CD consacré à sa musique de chambre. Au sommaire des interprètes, un collectif de talents reconnus, rassemblés autour de l’association Elles Women Composers et son label, La Boîte à pépites, ainsi que du Palazzetto Bru Zane, centre de musique romantique française installé à Venise. Figure atypique, attirée autant par l’univers wagnérien que par le symbolisme, Rita Strohl (1865-1941), qui fut admise au Conservatoire de Paris, suscita en son temps l’admiration de sommités comme Camille Saint-Saëns, Vincent d’Indy ou Gabriel Fauré… Parmi les œuvres à découvrir en priorité (rappelons que la quasi-totalité n’était, jusqu’à ce jour, pas éligible à l’enregistrement), la Grande fantaisie-Quintette pour piano, deux violons, alto et violoncelle, Arlequin et Colombine. Trio pour piano, violoncelle et clarinette, les deux quatuors à cordes, dont le premier avec piano. Marie-Aude Roux

La Boîte à pépites-Palazzetto Bru Zane.

La Messagère

Œuvres de Sainte-Colombe, Philippe Hersant, Claire-Mélanie Sinnhuber, Nicolas Hotman, Marin Marais, Gérard Pesson et Sieur Demachy par Lucile Boulanger (viole de gambe).

Pochette de l’album « La Messagère », de Lucile Boulanger.

Emprunté à l’une des pièces de Philippe Hersant, qui figure dans ce portrait à double face (XVIIe et XXIe siècles) de la viole de gambe, le titre de ce somptueux album laisse entendre que La Messagère en activité ici n’est autre que Lucile Boulanger elle-même. De fait, la gambiste de 38 ans peut légitimement revendiquer ce statut, tant elle a œuvré pour le renouveau de la basse de viole, jadis éclipsée par le violoncelle. Son interprétation des partitions baroques témoigne d’un long compagnonnage avec ce répertoire, dont elle maîtrise l’expression ample (Sainte-Colombe), serpentine (Nicolas Hotman) ou fuselée (Marin Marais) avec une aisance stupéfiante. Les pièces contemporaines prouvent aussi sa capacité à assimiler d’autres langages, prismatiques avec Claire-Mélanie Sinnhuber (La Dame d’onze heures) ou kaléidoscopiques avec Philippe Hersant (L’Ombre d’un doute) et Gérard Pesson (La Fugitive). Cette dernière page est extraordinaire. La viole de gambe semble y représenter un instrument qui n’existait pas ou qui vient d’un autre monde. Pierre Gervasoni

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