Le premier ministre Sébastien Lecornu (au centre), à Mâcon, en Saône et Loire, le 13 septembre 2025.

A la recherche d’économies en vue de l’élaboration du budget, le premier ministre, Sébastien Lecornu, a décidé de la création d’une mission baptisée « Etat efficace », a annoncé Matignon, vendredi 19 septembre. Dans ce cadre, plusieurs structures et délégations interministérielles sont supprimées, dont celle chargée du service national universel (SNU), étant donné la « création prochaine » d’un « service militaire volontaire ».

Directement rattachée à Matignon et confiée à deux hauts fonctionnaires – Pierre-Mathieu Duhamel et Denis Morin –, cette mission a pour but de lui proposer « des mesures d’efficacité du service public ». Il s’agira tout d’abord « de regrouper, de fusionner et, si besoin est, de supprimer des structures qui font double emploi dans le même champ de politique publique ». Différentes délégations interministérielles existantes sont d’ores et déjà supprimées, dont « la délégation générale en charge du service national universel (SNU) au 1er janvier 2026, dans un contexte de mise en extinction du SNU et de création prochaine du service militaire volontaire (SMV) ».

Interrogé par Le Monde, Matignon dément toute volonté d’abandonner le SNU, créé en 2019 et cher au président de la République, Emmanuel Macron. « La suppression d’un organisme n’est pas la suppression d’une politique publique, explique-t-on. On remet de l’ordre dans les organisations, ce qui ne signifie pas qu’on en supprime les politiques. Il y a une transformation de l’offre qui est en cours, qui doit conduire à une réorganisation du portage du SNU. »

Le SNU très critiqué depuis son lancement

Emmanuel Macron avait promis en mars « une grande refonte » du SNU et dit en juillet qu’il voulait « donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d’autres modalités, au sein de nos armées », promettant des annonces « à l’automne ». Un service militaire volontaire était alors envisagé, sans être acté.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Budget 2025 : le service national universel, de plus en plus critiqué, rétrécit à bas bruit

Très critiqué depuis son lancement, le SNU a plusieurs fois été étrillé par des travaux parlementaires ainsi que par la Cour des comptes. Les tensions budgétaires avaient déjà conduit à raboter considérablement son budget en 2025 puisqu’il ne dispose plus que de 65 millions contre 160 dans le projet de loi de finances 2024, et que les objectifs en nombre de participants n’ont jamais été atteints. Mercredi, la mission d’information sur le SNU de l’Assemblée nationale préconisait ainsi sa suppression totale.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Un service « civilo-militaire » obligatoire pour les jeunes proposé par le Haut-Commissariat au plan

Sébastien Lecornu entend en outre supprimer la délégation interministérielle chargée « du suivi des conclusions du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique », celle « aux restructurations d’entreprises » dont les missions vont être renvoyées à la direction générale des entreprises du ministère de l’économie, ainsi que la délégation ministérielle « à la forêt et au bois ».

Côté sports, c’est la fin pour la délégation chargée « des grands événements sportifs », qui intégrera la direction des sports du ministère des sports, le poste de « coordonnateur national des mobilités » pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, et la délégation ministérielle aux JO 2024 du ministère de l’économie. Il veut aussi éliminer le poste de délégué interministériel « à l’accompagnement des territoires en transition énergétique » au 1er octobre 2025.

Le Monde avec AFP

Share.
Exit mobile version