Ce sont deux univers qui n’auraient jamais dû se rencontrer, deux astres aux deux bouts de la galaxie. D’un côté, scintillante étoile, Le Monde, le vrai, le beau, le sérieux, le distingué, en toute objectivité. L’unique, pour tout dire, qui fête ses 80 ans ce 18 décembre, toujours ingambe (ingambe signifie alerte, alors le « mieux que ça » qui suit ne veut rien dire ; remplacer par vaillant ?), mieux que ça, alerte et trottinant, sans une ride. Le Mooooonde.

Avec son nom en gothique intimidant. Avec ses titres à rallonge comme lettres de noblesse ou tuyaux de poêle. Avec ses plumes trempées dans un rince-doigts autant qu’un encrier. Avec ses mots pesés au trébuchet de la plus stricte correction et de la plus aristocratique réserve. Du savoir-vivre et du savoir-écrire jusqu’au bout des ongles. Foin des gros mots et des excès langagiers, darling ! Vade retro, contrepèteries, allusions grivoises et autres jeux de mots vaseux ou tordus (des Galápagos) ! Pas de ça, ici ! De la retenue, que diable !

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