L’opération a beau peser plus d’un milliard et demi d’euros (1,55 milliard), elle se sera déroulée en seulement trois mois et demi et, à ce stade, sans heurt, ni douleur. CMA CGM et le groupe Altice annoncent, mardi 2 juillet, le closing de la vente d’Altice Média à CMA Médias, la branche médias du géant marseillais de la logistique et du fret maritime.

D’embryonnaire, celle-ci passe au statut d’acteur majeur du secteur, BFM-TV étant encore, jusqu’en mai dernier, première chaîne d’info de France. Lundi 1er juillet, les données d’audience pour le mois de juin ont montré qu’elle s’est, pour le deuxième mois consécutif, fait dépasser par CNews.

Plus rien ne s’opposait à l’opération, annoncée le 15 mars dernier, après que l’Autorité de la concurrence, puis l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) ont donné leurs feux verts respectifs, vendredi 28 juin. L’une et l’autre y ont mis deux conditions, relativement minimes.

Lire aussi le décryptage | Article réservé à nos abonnés Comment CNews est parvenue à dépasser BFM-TV

La première vise à écarter le risque d’abus d’une situation de monopole sur le marché publicitaire du sud-est de la France. En effet, comme il possède déjà les quotidiens La Provence et Corse-Matin, l’Autorité de la concurrence demande à CMA Médias de ne pratiquer aucune forme de vente groupée des espaces publicitaires entre le quotidien marseillais et les chaînes d’info locales BFM PACA (Marseille, DICI – Alpes du Sud et de Haute-Provence –, Nice et Toulon) pendant au moins cinq ans. Les régies publicitaires resteront donc séparées.

« Obligations déontologiques »

De son côté, le régulateur de l’audiovisuel exige de l’acheteur des engagements en matière d’« obligations déontologiques », telles que le respect du « pluralisme, de l’honnêteté et de l’indépendance de l’information et des programmes ». Le groupe a d’ailleurs doté, la semaine dernière, son quotidien La Provence d’une charte d’indépendance éditoriale et de déontologie. L’Arcom demande aussi que les chaînes BFM Lyon et BFM Alsace ne soient plus diffusées sur la TNT, leur cession intervenant moins de cinq ans après leur rachat et l’attribution d’une autorisation de diffusion.

Les chaînes de RMC Sport demeurent en dehors de l’opération. Le groupe de Patrick Drahi continuera de les alimenter en droits sportifs et à les distribuer, tandis que leur production sera assurée par les équipes de RMC, qui, elles, passent bel et bien sous pavillon marseillais.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Rodolphe Saadé assure à la rédaction de BFM-TV qu’il ne sera pas « interventionniste »

Les salariés d’Altice Médias (BFM-TV, BFM Business, BFM Régions, RMC, RMC Découverte…) ne devraient pas voir leurs conditions de travail modifiées dans l’immédiat. Le groupe continuera d’occuper ses locaux du 15ᵉ arrondissement de Paris, en attendant d’y accueillir, vraisemblablement, leurs nouveaux collègues de La Tribune. En guise de cadeau d’adieu de Patrick Drahi, qui possédait l’ancienne NextRadioTV depuis 2015, ils ont reçu une prime exceptionnelle de 3 000 euros brut, annoncée dans un mail d’Arthur Dreyfuss, le PDG d’Altice France.

Il vous reste 9.19% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version