« Et vous êtes née en… ? », lui demande-t-on. « En colère ! », répond-elle, du tac au tac. On n’a même pas eu le temps de terminer la question qui visait à s’enquérir de son année de naissance. Rima Hassan est résumée dans cet échange initial : spontanée, impulsive, péremptoire, radicale, et « en colère », donc.

Faire son portrait, c’est la garantie de recevoir un abondant courrier des lecteurs, des insultes sur les réseaux sociaux. Trop magnanimes ? Nous serons accusés de faire la promotion de l’antisémitisme, d’être des islamo-gauchistes, des « wokistes » décoloniaux. Trop critiques ? Nous passerons pour des « soutiens inconditionnels » du « génocide » à Gaza, des « fascistes » vendus à Benyamin Nétanyahou. Ce n’est pas une raison pour ne pas rencontrer cette femme de 32 ans, élue députée européenne (La France insoumise, LFI) en juin 2024, devenue l’incarnation radicale de la Palestine en France et l’objet de multiples polémiques, dont elle semble se délecter.

Rima Hassan génère le bruit et la fureur. Un éditorialiste du Point, qui voit en elle le comble de l’antisémitisme, la dépeint en « nouvelle Jean-Marie Le Pen ». L’humoriste Sophia Aram la surnomme « Lady Gaza ». Sciences Po l’a déclarée persona non grata. Dès lors, comment trouver le juste milieu pour en parler ? Elle est le nouveau « point Godwin » du débat politique national.

Lire le portrait (2024) | Article réservé à nos abonnés Rima Hassan, la Palestine chevillée au cœur

Deux ministres du gouvernement Bayrou, mais aussi un député du Rassemblement national, Marion Maréchal et l’imam Hassen Chalghoumi ont réclamé sa « déchéance de nationalité » pour des propos tenus, le 27 février, sur Sud Radio, défendant le droit « légitime » du Hamas à combattre Israël, sans approuver pour autant la prise d’otages et l’assassinat de civils. Au lieu de se faire oublier, elle a répliqué, vouant ses détracteurs aux gémonies.

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