La ministre chargée de la petite enfance, Agnès Canayer, a annoncé, vendredi 29 novembre, avoir saisi le procureur de la République après les révélations de l’enquête de Victor Castanet dénonçant, notamment, les pratiques du groupe de crèches privées People & Baby.
Publié mi-septembre, le livre Les Ogres de Victor Castanet « a montré des dérives inadmissibles, des dérives avec des conséquences réelles pour les enfants », a souligné Agnès Canayer sur Radio J. « Ces dérives sont aujourd’hui extrêmement documentées et donc nous avons transmis au procureur de la République de Paris, via un article 40, les faits pour qu’il y ait une instruction qui soit menée », a-t-elle ajouté.
La saisie concerne essentiellement les dénonciations contenues dans le livre de Victor Castanet, portant sur les pratiques d’optimisation financière du groupe People & Baby, a précisé à l’Agence France-Presse l’entourage de la ministre. L’article 40 du code de procédure pénale oblige « tout officier public qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit » à saisir « sans délai » la justice.
Une enquête ouverte
L’enquête de Victor Castanet a mis en lumière les dérives de certains groupes de crèches privées, épinglant plus spécifiquement People & Baby, qui aurait, entre autres, falsifié le nombre d’heures de présence des bébés pour toucher de l’argent de la CAF.
Le groupe – dont le fondateur et président, Christophe Durieux, a été évincé de son poste au printemps – a réagi en assurant que « les pratiques décrites dans l’ouvrage » étaient « en décalage total avec les valeurs » portées aujourd’hui.
Par ailleurs, une enquête a été ouverte mi-novembre par le parquet de Paris après le dépôt d’une plainte de l’association anticorruption Anticor contre People & Baby, notamment pour détournement de fonds publics et escroqueries.