Des Palestiniens à Jabaliya, après avoir reçu de l’aide humanitaire d’un point de distribution dans le nord de la bande de Gaza, le 23 juillet 2025.

La France va reconnaître l’Etat de Palestine en septembre à l’ONU, a annoncé, jeudi 24 juillet, Emmanuel Macron, espérant créer une dynamique collective en ce sens. « Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’Etat de Palestine. J’en ferai l’annonce solennelle à l’Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre prochain », a écrit le président de la République sur X et Instagram.

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La France coprésidera alors avec l’Arabie saoudite une conférence internationale au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement visant à relancer la solution dite « à deux Etats », palestinien et israélien. Cette conférence, initialement prévue en juin, avait été reportée à la dernière minute en raison de la guerre entre Israël et l’Iran. Dans l’intervalle, une réunion au niveau ministériel se tiendra les 28 et 29 juillet à New York.

La décision française, qui intervient alors que l’émissaire américain Steve Witkoff a acté jeudi l’échec des pourparlers menés à Doha en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a été aussitôt décriée par Israël comme une « récompense de la terreur », mais saluée à Riyad.

Le RN déplore « une décision précipitée »

En France, l’annonce divise la classe politique. A l’extrême droite, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a déploré une « décision précipitée, davantage motivée par des considérations politiques personnelles que par une sincère recherche de justice et de paix », qui accordera au Hamas « une légitimité institutionnelle et internationale inespérée ».

Eric Ciotti, patron de l’Union des droites pour la République (UDR), a condamné, de façon similaire, « une décision précipitée, prise pour de pures raisons électoralistes et indécente après les massacres du 7 octobre ».

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LFI salue une « victoire morale »

A gauche, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s’est à l’inverse félicité d’une « victoire morale », tout en déplorant qu’elle ne soit pas immédiate. « Pourquoi en septembre et pas maintenant ? Et l’embargo sur les armes ? Et la rupture de l’accord de coopération ? Nous voulons l’arrêt immédiat du génocide. Nous voulons un engagement clair et immédiat contre le crime », a-t-il écrit sur X.

La patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, a également délivré un message d’urgence : « Mieux vaut tard que jamais. Espérons que cette annonce, dans l’attente de sa concrétisation à la rentrée, aide dès à présent les Gazaouis victimes d’un génocide en cours. »

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« L’heure est aux actes pour sauver le peuple palestinien ! Qu’il [Emmanuel Macron] le fasse [la reconnaissance de l’Etat de Palestine], maintenant ! La paix ne peut plus attendre. Qu’il agisse pour sanctionner [le premier ministre israélien Benyamin] Nétanyahou et son gouvernement ! », a pour sa part intimé le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel.

S’il « salue » la décision d’Emmanuel Macron, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a lui aussi estimé qu’elle devait « être assortie de sanctions tant que durera le génocide en cours ». « La France et l’UE [Union européenne] ne doivent plus se payer de mots mais faire pression sur ce gouvernement suprémaciste et messianique qui persévère en comptant sur la veulerie des alliés historiques d’Israël. »

« Historique », loue la Macronie

Au sein de la Macronie, l’annonce du chef de l’Etat a été applaudie. « Merci Emmanuel Macron de cette décision historique et tant attendue par le peuple palestinien et tous ceux qui forment le vœu sincère d’une solution à deux Etats », a félicité le chef de file du MoDem, Marc Fesneau.

La ministre de l’éducation, Elisabeth Borne, qui « salue » l’initiative présidentielle, insiste sur « la solution à deux Etats », qui, « dans des conditions clairement énoncées, est l’unique chemin pour une paix et une sécurité durables au Proche-Orient et la protection des populations civiles ».

Une « solution à deux Etats » également défendue par le ministre de l’aménagement du territoire, François Rebsamen, qui a remercié le locataire de l’Elysée « pour cette parole claire et nécessaire ».

A droite de l’échiquier politique, le président d’honneur de La France humaniste, Dominique de Villepin, a loué une décision « historique, attendue et courageuse » qui « honore nos valeurs universelles » mais « nous oblige immédiatement à agir ». « La France devrait donc prendre immédiatement l’initiative d’une vaste opération humanitaire internationale visant à acheminer directement à Gaza des vivres, des médicaments et du matériel médical d’urgence », a exhorté l’ancien premier ministre.

Le Monde avec AFP

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