Djena Diarra, dans son bar à ongles, Djena Cole, à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), le 17 septembre 2025. 

La résistance s’organise depuis une onglerie. En pleine réalisation d’une « french manucure », la combattante en chef s’interrompt régulièrement pour gérer l’urgence, au téléphone, extirpant l’un ou l’autre des dossiers empilés dans les toilettes de la minuscule boutique. Sa détermination, son énergie, que l’on pressent démesurées, contrastent avec la lénifiante décoration rose bonbon. Djena Diarra a décidé qu’à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), aucune femme ne mourrait plus sous les coups d’un homme.

La patronne quadragénaire du bar à ongles Djena Cole, en plein centre-ville, équipe chaque année ses concitoyennes d’une arme d’autodéfense qui, ici, s’affiche fièrement au mur : un magazine reprenant tous les codes esthétiques de la presse féminine, et dont le titre (Violences) n’attire pas l’œil, contrairement au visage de mannequin qu’il surplombe, sur la couverture. Bref, une publication au glamour familier, tirée à 13 500 exemplaires, glissée tous les 8 mars (Journée internationale des droits des femmes) dans les boîtes aux lettres de Montfermeil et destinée à traîner sur la table basse des foyers. L’air de rien.

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