Capture d’écran du tweet de Ibtissame Lachgar publié sur X le 31 juillet 2025.

Poursuivie pour outrage à l’islam

Elle risque jusqu’à cinq ans de prison. Poursuivie par le parquet marocain pour avoir publié sur X, fin juillet, une image d’elle portant un tee-shirt avec l’inscription « Allah is lesbian » (« Allah est lesbienne »), Ibtissame Lachgar doit se présenter, mercredi 27 août, à la barre du tribunal de première instance de Rabat, au premier jour de son procès pour « atteinte à la religion islamique ». Figure du militantisme au Maroc, l’activiste de 50 ans, surnommée « Betty », a été interpellée le 10 août, puis placée en détention provisoire jusqu’à son jugement. Une décision « indigne », selon son entourage, alors que la cour a rejeté sa demande de remise en liberté, malgré son état de santé fragile – elle est une survivante du cancer. Depuis, ses soutiens font entendre leur voix au Maroc et en France, où l’association féministe Les Chiennes de garde et la rédaction de Charlie Hebdo ont pris fait et cause pour elle.

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Convaincue que toute religion est misogyne

Ses cheveux rasés lui donnent un petit air de Sinéad O’Connor, la chanteuse irlandaise morte en 2023, qui avait fait scandale en déchirant une photo du pape Jean-Paul II en direct à la télévision américaine, pour protester contre les abus sexuels dans l’Eglise. Comme elle, Ibtissame Lachgar, psychologue de formation, ne mâche pas ses mots à l’encontre des religions, qu’elle juge « patriarcales et misogynes ». Se définissant comme « athée » dans un pays qui ne reconnaît pas la liberté de conscience, la militante a lancé en 2009 le Mouvement alternatif pour la défense des libertés individuelles. Prônant « un féminisme universaliste et laïque », le collectif a fait du corps des femmes et des LGBTQ + le sujet principal de ses revendications : il défend la dépénalisation de l’avortement et des relations homosexuelles ainsi que celles hors mariage, toujours interdites ou sévèrement encadrées par le code pénal marocain.

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