Une nouvelle barre d’immeuble s’érige au-dessus de la station de métro Porte-de-Clichy, dans cette zone du nord-ouest de la capitale en plein développement depuis que le tribunal de grande instance de Paris y a emménagé, en 2018, pour s’installer dans le rayonnant édifice de Renzo Piano. Cent vingt mètres de long, une façade bardée de volets en aluminium couleur caramel, le bâtiment s’inscrit dans le prolongement de l’immeuble Stream (Philippe Chiambaretta, 2022), juste en face de la Maison des avocats (RPBW, 2020). La Métropolitaine abrite quatre-vingts logements sociaux, une résidence étudiante, un centre de réinsertion sociale, ainsi que des locaux commerciaux et un dispensaire médical. Hormis quelques trouées, qui laissent filer la vue jusqu’au jardin du lycée Honoré-de-Balzac, situé de l’autre côté, et une légère bifurcation qui en brise la volumétrie à la proue, rien de notable ne le distingue, de la rue du moins, du tout-venant des immeubles de logements qui fleurissent dans les métropoles françaises.

Mais une façade est parfois trompeuse. Et la qualité des appartements que l’on trouve derrière celle-ci n’a rien de standard : originaux dans leur typologie, traversants quelle que soit leur taille, dotés de généreux espaces extérieurs et d’un jardin d’hiver. On est aux antipodes de la logique de compression des coûts qui domine dans le secteur, que Laurent Girometti et François Leclercq, dans un rapport remis au ministère du logement en 2021, ont jugée responsable de la dégradation de la qualité de l’habitat en France.

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L’environnement, pourtant, est hostile. Bruyant, pollué, chaotique. C’est pour en protéger les habitants que les architectes, Ignacio Prego Architectures et Thibaud Babled Architectures, ont imposé les jardins d’hiver. La philosophie de leur projet, plus généralement, a été pensée pour réduire les nuisances et permettre à chacun de profiter au mieux des aspects positifs de la situation. Le principe des appartements traversants s’est imposé ainsi, de telle sorte que chaque logement se construit autour d’une pièce principale, un grand volume d’un seul tenant où l’air circule sans entraves, y compris pour les studios, ce qui n’est pas un mince exploit.

Qualité des matériaux et des finitions

Côté sud-ouest, on a le soleil, les jardins d’hiver qui chauffent naturellement et les volets métalliques qui permettent d’y parer lorsqu’il fait trop chaud. Côté nord-est, on reste à l’ombre, mais à l’air libre, de grandes loggias, équipées de jardinières richement plantées, entretenues par le bailleur, permettant de bénéficier d’une atmosphère rendue incomparablement plus agréable par les arbres du parc, dont une partie a été annexée à la cour de la résidence.

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