Sur les forums de consommateurs, « l’arnaque à la rayure de la voiture de location » occupe une place de choix : les clients qui ont loué un véhicule protestent contre les grosses sommes d’argent que leur ont ensuite prélevées les loueurs, au titre de dégradations qu’ils nient avoir commises.

Rares sont ceux qui saisissent la justice, tel M. X. Le 17 août 2024 à 19 heures 30, celui-ci récupère une voiture de location qu’il a réservée auprès d’Avis Location. Manifestement pressé de partir, il signe un état des lieux vierge, sans vérifier l’état du véhicule, et paraphe les conditions générales de son contrat qui stipulent : « Vous devez restituer le véhicule pendant les heures d’ouverture (…). Si vous choisissez de restituer le véhicule en dehors des heures d’ouverture ou si vous partez avant la fin de la procédure de restitution, vous le faites à vos propres risques (…). En signant le contrat de location, vous nous autorisez à débiter sur votre carte de paiement. »

Chronique | Article réservé à nos abonnés Qui a cabossé la voiture de location ?

Le 18 août 2024 à 0 h 30, M. X gare la voiture sur le parking d’une autre agence, alors fermée. Il laisse les clés dans une boîte aux lettres prévue à cet effet. Le 19 août 2024, il apprend qu’Avis Location lui a prélevé la somme de 1 287,50 euros, en raison d’« une égratignure et [d’]une bosse sur la porte avant droite », dont il conteste être responsable.

« Bonne foi »

Il demande que la société lui prouve que ces dégradations sont survenues pendant la durée de sa location. N’obtenant pas de réponse satisfaisante, il saisit un médiateur (comme l’impose la loi, s’agissant d’un litige de moins de 5 000 euros). Rendez-vous est fixé au 11 décembre 2024, mais la société ne s’y présente pas. Le médiateur dresse un constat de carence, et M. X saisit le tribunal judiciaire de Toulouse. Lors de l’audience du 6 mai 2025, Avis Location ne comparaît pas, et n’est pas représenté.

Le 24 juin 2025, le tribunal rend son jugement. Il rappelle d’abord qu’« il appartenait à M. X de s’assurer de l’état du véhicule au moment de la récupération de celui-ci », ce qu’il n’a pas fait. Il ajoute qu’« il en avait la responsabilité jusqu’à la fin prévue au contrat, soit le 18 août 2024 à 10 heures, toute remise du véhicule en dehors des heures ouvrables étant réputée faite à ses risques ».

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