
Voilà deux semaines que Frédéric Péchier assiste à son procès en silence. Chaque jour depuis le 8 septembre, l’ancien anesthésiste monte à l’étage du palais de justice de Besançon, foule la moquette verte de la salle d’audience, grimpe encore les quatre marches menant à l’estrade, s’assoit et se tait.
Une quarantaine de témoins ont déjà défilé à la barre, sans que le docteur Péchier ne puisse réagir aux accusations, aux insinuations, aux interprétations. Son premier interrogatoire, lundi 22 septembre, s’annonce d’une extrême densité. Frédéric Péchier aura tant de points à aborder, les questions seront si nombreuses, qu’il est déjà prévu un après-midi supplémentaire, mercredi, pour le mener à bien. Et encore, il ne portera que sur deux des 30 empoisonnements pour lesquels l’accusé de 53 ans est jugé.
Depuis l’ouverture de l’audience, la cour d’assises du Doubs se consacre uniquement aux deux derniers « événements indésirables graves » (EIG) suspects de la liste, ceux de janvier 2017, à l’origine de l’enquête : les cas de Sandra Simard et de Jean-Claude Gandon, deux patients ayant survécu à leur empoisonnement à la clinique Saint-Vincent, où 27 des 30 EIG sont survenus. Débuter par la fin s’imposait : ces deux cas sont les plus problématiques pour le docteur Péchier, ceux pour lesquels, à défaut de preuve absolue, l’accusation dispose du plus grand nombre de témoins et d’éléments à charge.
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