Dans sa longue tenue religieuse ceinturée de cuir, il s’avance vers le tribunal. Alain Hocquemiller n’a rien perdu de la morgue affichée lors de son procès pour acquisition, consultation et détention d’images pédopornographiques, qui s’est tenu devant le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais), le 11 mars. Apercevant Adrien Bonnel, membre du collectif des victimes du village d’enfants de Riaumont, l’ancien prieur de cette institution catholique intégriste lui lance un sonore : « Tu es venu assister à ma relaxe ? »

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Adrien Bonnel en a presque le souffle coupé. Ils n’auront pas d’autre échange après que le religieux a entendu la peine rendue par le tribunal, mardi 6 mai. Le religieux est condamné à deux ans de prison avec sursis pour consultation d’images à caractère pédopornographiques, une interdiction de cinq ans de toute activité professionnelle ou bénévole auprès de mineurs, et son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. La procureure avait requis deux ans, dont un avec sursis. Son avocat a annoncé son intention de faire appel.

Alain Hocquemiller est, en revanche, relaxé pour l’acquisition et la détention de ces images. L’expertise de son ordinateur, saisi au cours d’une autre enquête toujours en cours et mettant en cause plusieurs religieux de Riaumont pour des faits de viols, agressions sexuelles et violences, n’a pas permis d’établir qu’il a sciemment téléchargé les fichiers. C’était sa ligne de défense : « Je suis un éducateur. Quand on est en charge d’enfants difficiles, il est quasiment impossible de se tenir à l’écart de la pornographie », persiste-t-il.

Il maintient avoir été perturbé en apprenant qu’un ancien élève avait tourné dans une vidéo pédopornographique. Il n’aurait donc, toujours selon lui, que cherché à comprendre. Et c’est ainsi, affirme-t-il, que des contenus mettant en scène des mineurs, sont arrivés subrepticement sur son ordinateur pendant plusieurs années. Ils y sont restés, là encore il ne s’explique pas comment.

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