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Des drapeaux américain et ukrainien installés sur la place centrale de Kiev, en l’honneur des soldats tombés au combat, le 5 novembre 2024.

Quelques heures avant la tombée des premiers résultats de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, mardi 5 novembre, une poignée de combattants volontaires américains sont réunis dans un bar de Kiev, pour discuter de l’avenir de leur pays. « Demain ce sera le chaos, c’est certain », clame Ryan O’Leary, 38 ans, commandant de la « Chosen Company », une unité d’assaut constituée d’engagés étrangers de la 59e brigade de l’armée ukrainienne.

Ses sept camarades présents acquiescent. Ce barbu tatoué, originaire de l’Iowa et qui se définit comme un « démocrate conservateur », déplore la dégradation du système politique américain et la radicalisation au sein des partis démocrate et républicain, qui a clivé le débat sur l’Ukraine et conduit à des blocages dans l’aide militaire. « Certains de mes hommes sont morts à cause du manque de munitions et d’armes », dit-il, renvoyant dos à dos le président Joe Biden et les républicains du Congrès.

Ni lui, ni aucun de ses camarades n’a voté pour ce scrutin. « J’estime qu’en tant que combattant dans une armée étrangère, participer aux élections relève du conflit d’intérêts », explique le commandant O’Leary. Pour expliquer leur abstention, les autres invoquent plutôt une procédure administrative complexe obligeant à voter très en avance, par correspondance. Mais tous se sentent très concernés par l’issue du scrutin et par une possible explosion de violence dans leur patrie.

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« Les démocrates sont des gros lâches. Il n’y aura de la violence que si les républicains perdent », lâche Ryan O’Leary, déclenchant l’hilarité de ses hommes. « Les démocrates mettent le feu à leurs quartiers, tandis que les républicains ont mis à sac le Capitole », renchérit « Jumbo » – son nom de guerre –, 29 ans, un gaillard à la longue barbe rousse, lui aussi couvert de tatouages. Contrairement à leur commandant, les combattants volontaires de la Chosen Company préfèrent cacher leur identité en empruntant un nom de guerre.

Originaire du Connecticut, sur la côte est des Etats-Unis, « Jumbo » se définit comme « libertarien centriste » et déclare qu’il « n’y a pas de bon candidat à ce scrutin ». S’il se dit anxieux du résultat, il ne va « pas tomber du lit à 4 heures du matin pour regarder les informations », ce qui amuse l’assemblée. « De toute façon, il y aura du grabuge », prédit-il. « Il n’y a pas de risque de guerre civile, pondère Ryan O’Leary. Il faut du temps pour fracasser une société. Moi qui ai combattu en Irak et en Syrie, je vois bien qu’on est encore loin du point de rupture aux Etats-Unis. »

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