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L’axiome est vrai aux Etats-Unis comme ailleurs. Lors d’un scrutin présidentiel, les électeurs attendent des candidats un programme, mais ils se prononcent d’abord sur une personnalité et un caractère. Le vote est une affaire de confiance. Alors qu’elle s’apprête à vivre l’épreuve d’un débat télévisé face à Donald Trump, mardi 10 septembre, sur la chaîne ABC, Kamala Harris ne pourra plus bénéficier du confort ouaté d’une campagne éclair et euphorique.

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La vice-présidente, qui a évité tout faux pas depuis le retrait de Joe Biden, il y a sept semaines, prétend incarner le changement sans assumer de rupture ou de différence avec le président américain. Mardi soir, elle subira une contradiction sans doute agressive, peut-être maîtrisée. Face aux assauts du milliardaire, comptant la renvoyer au bilan de l’administration sortante, Kamala Harris devait démontrer une maîtrise de soi, avant celle des dossiers.

Une sacrée feuille de route, pour celle qui n’a jamais brillé dans l’exercice. Kamala Harris s’est installée pendant plusieurs jours dans un hôtel de Pittsburgh afin de préparer le débat avec ses conseillers. Selon la presse américaine, un faux plateau y a été monté pour réviser les argumentaires et les passes d’armes probables. L’émission aura lieu à quelques centaines de kilomètres de là, à Philadelphie, dans cette même Pennsylvanie si convoitée par les deux camps, avec ses dix-neuf grands électeurs en jeu.

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Engagé dans sa troisième campagne présidentielle, Donald Trump est rompu aux débats télévisés. Il a le sens du coup d’éclat, de la méchanceté déstabilisante. Fin juin, il était parvenu à rester concentré face au naufrage vécu par Joe Biden. Mais Donald Trump est aussi un candidat radicalisé, plein de fiel, saturant l’air politique depuis 2015, atteint par la même vulnérabilité que son ancien adversaire : son âge avancé, 78 ans. Il multiplie actuellement les outrances. Après l’avoir décrite comme « folle », Donald Trump a retenu l’expression « camarade Kamala » à compter de la mi-août, pour caricaturer sa rivale en dangereuse communiste.

Les menaces de Donald Trump

Kamala Harris est parvenue à susciter l’irritation du milliardaire, en choisissant de le rabaisser, de le renvoyer au passé comme un vêtement rongé par les mites, au lieu de le présenter en menace existentielle pour l’Amérique, selon la stratégie Biden. Pourtant, cette menace existe. Dans un message sur son réseau Truth Social, le 8 septembre, Donald Trump a averti qu’en cas de victoire, « les gens qui ont triché » lors de l’élection de 2020 seront « poursuivis en justice », avec de possibles « longues peines d’emprisonnement ». Une promesse de vendetta politique, traitée par les médias américains avec une forme de lassitude et de désinvolture.

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