« On l’appelle le gardien des gorges », s’amuse le minéralogiste Gilbert Mari, tout en nous désignant les deux cavités rondes des mines de Roua. A se demander comment des hommes ont pu accéder au milieu de ces falaises vertigineuses, nichées au cœur des Alpes-Maritimes, dont la teinte rouge accentue encore plus le mystère.

« C’est bien dans les parois à pic des gorges de Daluis, très difficilement atteignables, que des filons de cuivre natif, un métal pur, ont été exploités il y a 4 500 ans », explique le passionné, à qui l’on doit aussi la découverte de minéraux uniques au monde dans les galeries de l’ancienne mine. L’un d’eux s’appelle même la « gilmarite », en hommage au spécialiste. C’est dire l’attachement de l’auteur de Mines et minéraux du dôme de Barrot (Les Editions du Piat, 2023), président d’honneur de la réserve naturelle des gorges de Daluis, pour ce patrimoine géologique exceptionnel dont il connaît les moindres recoins et secrets.

Depuis le belvédère du Point sublime, qui porte bien son nom, la vue sur le long défilé creusé par le Var, il y a 5 millions d’années, dans le massif du dôme de Barrot est à couper le souffle. Au loin, les cimes du Mercantour semblent presque fades devant la beauté insolente de ce « Colorado niçois ». Devant nous, la route spectaculaire qu’il faut emprunter pour découvrir ce monde minéral, à seulement une heure et demie de Nice, dessine un serpentin de bitume gris sur le haut des parois.

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