Les travailleurs de l’Union européenne accèdent-ils facilement à la formation professionnelle, qui contribue tant à leur bonne insertion sur le marché du travail qu’à la compétitivité économique des pays concernés ? Sur ce point, l’étude Eurofound dresse un tableau en demi-teinte. Certes, l’accès à la formation s’améliore au fil des ans pour l’ensemble des actifs. En 2024, 48 % des salariés européens ont reçu une formation payée ou fournie par les employeurs sur les douze derniers mois, et seuls 11 % (même proportion chez les hommes et les femmes) indiquent avoir demandé une formation sans l’obtenir. Mais les travailleurs indépendants sont moins bien lotis : 31 % seulement ont reçu une formation en 2024.
Ce sous-investissement dans leur propre « capital humain », comme disent les économistes, a plusieurs causes. Non seulement ils paient généralement eux-mêmes leur formation, mais en plus ils peinent à dégager le temps nécessaire pour s’y consacrer. Enfin, le temps accordé à la formation peut pénaliser à court terme leur revenu, quand bien même l’amélioration de leurs compétences permettra de l’augmenter par la suite. A l’inverse, les salariés peuvent se reposer sur leur employeur pour financer leur formation qui s’effectuera sur leur temps de travail rémunéré, comme à l’accoutumée. Autant de raisons qui expliquent l’écart entre indépendants et salariés.
Des inégalités d’accès à la formation financée par l’employeur existent aussi entre professions, secteurs d’activité et générations à l’échelle européenne. Dans la santé, 57 % des salariés européens ont reçu en 2024 une formation payée par leur employeur, contre 63 % dans l’administration publique et 64 % dans la finance. C’est aussi dans ces trois secteurs que les salariés expriment le plus de besoins non satisfaits (16 % dans chacun). Ce paradoxe apparent tient en grande partie à la technicité de ces métiers et à la part importante des cadres dans les effectifs.
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