
L’AVIS DU « MONDE » – A VOIR
Si la guerre est un poison lent qui contamine petit à petit toute la société, même loin du front, il n’est pas toujours facile d’en mesurer clairement les effets. Et encore moins d’en saisir la réalité par les moyens du cinéma. C’est pourtant l’ambition que s’est donnée la réalisatrice ukrainienne Kateryna Gornostai, avec son documentaire Premières classes. Lancé par une organisation non gouvernementale spécialisée dans les questions d’éducation pour mettre en valeur la profession enseignante, le projet a pris, sous son impulsion, une tout autre dimension.
Au départ, seuls quelques mois de tournage étaient prévus, mais la cinéaste s’est finalement immergée dans de nombreuses écoles ukrainiennes entre avril 2023 et juin 2024, balayant plusieurs régions du pays. Et toutes les grandes étapes attendues d’une année scolaire, qui rythment en partie le film.
Surtout, Kateryna Gornostai s’est réapproprié un sujet qu’elle connaît bien : la jeunesse. Elle fait donc le choix dans les classes qu’elle filme, depuis la maternelle jusqu’au lycée, d’accorder son attention aux enfants autant qu’à leurs enseignants. Son premier long-métrage, Jeunesse en sursis (2022), s’intéressait déjà aux états d’âme de trois adolescentes bientôt adultes, en mêlant les approches documentaire et fictionnelle.
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