
Sous le voile rosé d’une nuit d’été, à Ronce-les-Bains (Charente-Maritime), entre une statue hideuse de Mario et une gaufre au sucre renversée, Arthur, 13 ans, bave d’envie. Le nouveau maillot du PSG, qui coûte 90 euros en boutique ? Il pourrait l’obtenir pour une piécette.
En effet, la chance semble lui tendre la main, ou plutôt… la pince métallique. Derrière un cube de verre, une griffe actionnable permet d’attraper et de tracter des cadeaux jusqu’au conduit de sortie. Mais ce qu’Arthur ignore, c’est qu’il est très probable qu’il échoue. Il l’admettra, penaud, après s’être délesté de 10 euros.
Ses parents, eux, le savaient, mais n’ont pu s’empêcher d’y croire. Les grues foraines – et c’est là toute leur diablerie – n’ont pas leur pareil pour appâter les vacanciers. Pourquoi y engloutit-on tant de monnaie sonnante et trébuchante, alors que les chances de gain sont limitées ? Décryptage d’un jeu d’argent à l’efficacité redoutable.
« Faire revenir les clients »
Depuis un reportage de l’émission « Capital », en 2022, l’attrape-peluche traîne une réputation d’attrape-nigauds. Il est vrai que les modèles forains ont un fonctionnement opaque. L’astuce ? C’est le voltage envoyé dans la pince qui décide de sa poigne et, in fine, de sa capacité à ramener le lot jusqu’à bon port.
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