En 2017, une circulaire du ministère de l’enseignement supérieur affirmait que les délais de paiement des vacataires d’enseignement, dépassant parfois les six mois, « ne sont pas acceptables au regard des principes généraux des finances publiques en la matière ». Depuis 2020, la loi de programmation de la recherche (LPR) prévoit le versement mensuel des rémunérations des vacataires.

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Sept ans après la circulaire et quatre ans après la LPR, les vacataires ne perçoivent toujours pas leur rémunération à temps, et ces délais dépassent régulièrement les douze mois. En 2022, le ministère a même recommandé aux établissements de ne pas appliquer la loi, dans une circulaire heureusement annulée par le Conseil d’Etat à la suite d’un recours de SUD-Education.

Recrutés pour effectuer une charge d’enseignement ponctuelle, rémunérés à la tâche et ne disposant pas d’un réel contrat de travail, les enseignants vacataires sont souvent des jeunes chercheurs ou des personnes extérieures au milieu universitaire, ayant peu ou pas de revenu en dehors de cette activité. Aujourd’hui, le recours à ce mode de recrutement explose : en 2022, on dénombrait 170 000 vacataires, soit 30 % d’augmentation en sept ans. Ces vacataires ont effectué 5,6 millions d’heures d’enseignement dans l’année, soit l’équivalent de 29 000 enseignants-chercheurs à temps complet, sur les 55 000 en fonctions ! Le 22 octobre 2024, un article du Monde alertait d’ailleurs sur le fait que le manque de moyens de l’université favorise le recours massif à ces emplois précaires.

L’enseignement supérieur repose ainsi en grande partie sur le travail effectué par ces agents privés de tous les droits des contractuels et des fonctionnaires, y compris le plus fondamental : être payé en temps et en heure.

Ces personnes sont payées à la tâche, et leur rémunération est en fait bien inférieure au smic, l’heure d’enseignement, fixée à 43,50 euros brut, ne prenant pas en compte le temps de préparation ou de correction des copies, estimé à plus de 4 h 10 par heure enseignée.

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