Acquisition par Safran d’activités d’actionnement et de commandes de vol, vente du réseau de magasins Carrefour en Italie… En juillet, et même début août, les entreprises se sont affairées pour boucler les transactions en cours, avant la grande transhumance estivale. Après la clôture des comptes du premier semestre, la période est propice à l’exercice. Mais, cette année, les banquiers d’affaires affirment qu’ils n’ont pas délaissé les calculettes et les tableurs.

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« De nombreux projets sont en préparation pour la rentrée. Nous anticipons une forte activité à partir de septembre », assure Philippe-Elie Bacot, coresponsable Advisory France chez BNP Paribas. « Beaucoup de cessions ou de rapprochements qui étaient à l’étude ont été ralentis durant les premiers mois de l’année, voire temporairement mis en pause, en raison de l’incertitude liée aux droits de douane. Nous nous attendons à ce que ces dossiers soient relancés à partir de septembre », précise Marie-Charlotte Etienne, coresponsable Advisory France chez BNP Paribas.

Exemple de ces opérations un temps figées puis dégelées, Capgemini a annoncé, le 7 juillet, avoir conclu un accord pour le rachat de WNS, un spécialiste américain de l’intelligence artificielle, pour 3,3 milliards de dollars (2,81 milliards d’euros). Les discussions avaient été suspendues, courant mai, dans un contexte de forte volatilité des marchés financiers. « Les marchés boursiers ont commencé l’année avec d’importants volumes d’échanges et une volatilité élevée. C’est excellent pour nos activités de ventes et de trading, mais si l’agitation perdure, cela pèse sur les opérations de fusions et acquisitions qui nécessitent de la stabilité », explique Emmanuel Goldstein, patron de Morgan Stanley en France.

Atonie en Europe

De quoi expliquer pourquoi l’activité est restée plutôt molle au premier semestre. Sur les six premiers mois de l’année, les transactions impliquant des entreprises tricolores ont atteint 69,5 milliards de dollars, selon le London Stock Exchange Group (LSEG), soit 4 % de moins que sur la même période en 2024. Dans le même temps, le marché européen a reculé de 2,3 %, preuve que l’inquiétude liée aux quelque 40 milliards d’euros d’économies budgétaires à réaliser en France pèsent sans doute sur le climat des affaires, mais à la marge. Cette atonie en Europe contraste avec le dynamisme visible aux Etats-Unis et en Asie : au niveau mondial, les fusions et acquisitions progressent de 23 % au premier semestre, pour atteindre 1 826 milliards de dollars, selon LSEG.

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