Des réfugiés font la queue pour de l’eau à Gerbana, un village proche de la frontière Soudanaise, au Soudan du Sud, le 13 février.

Les coupes budgétaires américaines n’auraient pas pu tomber à un pire moment pour le Soudan du Sud, considéré comme « ultra-dépendant » des financements des pays étrangers. En 2024, 40 % des 13 millions d’habitants de cet Etat qui menace de replonger dans une guerre civile ont reçu de l’aide humanitaire, dont la majorité provenait des Etats-Unis. Au total, ces derniers ont injecté 640 millions de dollars (550 millions d’euros), soit 51 % du financement de la réponse humanitaire, selon l’Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA). Le pays était l’un des dix premiers récipiendaires des subsides américains dans le monde.

Pour 2025, OCHA prévoit une baisse drastique de l’aide : le Soudan du Sud ne devrait recevoir que 124,3 millions de dollars de la part des Etats-Unis, sur des besoins totaux estimés à 1,7 milliard de dollars par l’ONU, une coupe d’autant plus violente pour le pays que dans le même temps les autres donateurs importants, comme le Royaume-Uni ou l’Union européenne réduisent eux aussi leurs contributions.

Un vent de panique souffle donc sur le secteur humanitaire, alors que dans ce pays mis à genoux par sept années de guerre civile (2013-2020), depuis son indépendance en 2011, les affrontements ont repris en mars. Dans le Haut-Nil (nord-est), quelque 200 000 habitants ont été chassés de chez eux « par des combats intenses et des bombardements aériens » et 32 000 personnes sont actuellement en situation de famine dans les comtés de Nasir et Ulang, épicentre du conflit dans cette région. La zone, difficile d’accès, est « hyperpriorisée » par les agences humanitaires, mais la chute des financements disponibles les force à faire des choix.

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