Jean-François Heisser, lors du Festival Messiaen au pays de la Meije, à l’église de La Grave (Hautes-Alpes), le 27 juillet 2024.

Il y a quelque chose de beethovénien dans la silhouette robuste et massive de Jean-François Heisser. A l’instar des sommets qui entourent La Grave, le petit village montagnard des Hautes-Alpes où le pianiste français fêtera, à 74 ans (il est né à Saint-Etienne le 7 novembre 1950), le jubilé de sa carrière. Ainsi l’a voulu Bruno Messina, directeur artistique du Festival Messiaen au pays de la Meije, qui l’accueillera pour trois soirées, du 25 au 27 juillet. « J’ai effectivement commencé à faire des concerts à 25 ans, c’est-à-dire un peu plus tard que la moyenne », explique en souriant le musicien, pour qui le mot « carrière » évoque plus la géologie que l’idée d’un parcours professionnel.

Lire l’entretien avec Jean-François Heisser (en 2013) : Article réservé à nos abonnés « Sortir la musique espagnole du ghetto de l’espagnolade »

« Je viens certes d’une famille de musiciens, arrivés d’Allemagne à la fin du XVIIIe siècle, raconte Jean-François Heisser, conforté par de récentes recherches généalogiques, mais mon père était violoniste amateur. Sans son frère aîné, pianiste et organiste, le Conservatoire de Paris serait resté pour moi un mirage. » Baccalauréat en poche, Jean-François Heisser y entrera à 19 ans, « l’âge où beaucoup en sortent », dans la classe de Vlado Perlemuter (1904-2002). Le célèbre pianiste français est un héritier de Maurice Ravel (1875-1937), avec qui il a travaillé dans sa maison de Montfort-l’Amaury (Yvelines). « C’était un homme tiré à quatre épingles, très intimidant, qui possédait la même élégance noble et racée que Ravel, dont il avait enregistré la première intégrale, se souvient Jean-François Heisser. Il était très caustique, voire déstabilisant, mais je ne regrette pas cette école de l’exigence. »

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