Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale se trouvent dans une position délicate. Créés pour faire respecter les règles mondiales et soutenir le développement, ils sont désormais pris en étau entre une Amérique résolument nationaliste – leur principal actionnaire – et le reste du monde. Si leurs dirigeants osent dire la vérité au pouvoir, ils risquent de s’attirer les foudres du président des Etats-Unis, Donald Trump ; s’ils ne le font pas, ils risquent de perdre leur légitimité.

La difficulté de maintenir cet équilibre était évidente lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale des 21 au 26 avril. Le mandat du FMI est de surveiller les taux de change et les politiques des pays ayant un impact sur la stabilité financière mondiale. Cela implique de « dénoncer » ceux dont les actions appauvriront leurs voisins. Jusqu’à présent, le Fonds s’est gardé de désigner les Etats-Unis comme principal contrevenant. La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, s’est bornée à constater l’incertitude « hors normes » causée par les droits de douane américains et a exhorté les pays à éviter les « blessures auto-infligées ».

Le démantèlement par Trump de l’Agence américaine pour le développement (Usaid) a anéanti des programmes qui permettaient à la Banque mondiale d’agir. Mais le président de la Banque, Ajay Banga, n’a pas soulevé cette question lors des réunions de printemps. Et la Banque a commencé à promouvoir des solutions énergétiques nucléaires et neutres sur le plan technologique dans le but de séduire une administration américaine réfractaire à l’action climatique.

Potentielles cibles de Trump

Le FMI et la Banque mondiale pourraient être pris pour cibles par Trump et doivent s’y préparer. Aucune organisation n’est en effet à l’abri, et ces deux institutions sont d’ailleurs visées dans le Project 2025 publié par la Heritage Foundation, considéré comme la matrice du second mandat de Trump.

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