Plusieurs parlementaires de la majorité ont exprimé des réticences à l’égard de ce texte actuellement débattu au Sénat, qui reviendra à l’Assemblée nationale la semaine prochaine.
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La pression monte sur les députés de la majorité, alors que le parcours législatif de la réforme des retraites progresse lentement. Les élus du groupe Renaissance qui voteront contre la réforme des retraites ou s’abstiendront de se prononcer sur le texte seront exclus du groupe, a appris franceinfo mardi 7 mars, confirmant une information de LCP. Les députés concernés perdraient également leur place en commission, a acté lundi le bureau du groupe de la majorité.
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L’avertissement est directement adressé aux “frondeurs” du groupe Renaissance (ex-La République en marche) qui seraient tentés de faire défaut lorsque l’Assemblée nationale devra se prononcer sur le texte après son examen au Sénat et son passage en Commission mixte paritaire (CMP). Ces députés réticents se trouvent en particulier dans l’aile gauche de la majorité, comme Stella Dupont, Cécile Rilhac ou encore l’ancienne ministre Barbara Pompili. Selon BFMTV et Le Figaro, cette dernière a annoncé mardi matin en réunion de groupe qu’elle s’abstiendrait. Elle serait donc directement concernée par l’exclusion. “C’est le cadre classique et habituel, balaie-t-on au sein du groupe Renaissance. Pour ce qui est de la mise en œuvre de cette annonce, c’est une autre histoire…”
Chaque voix sera précieuse pour la majorité
Alors qu’il n’y a plus de majorité absolue depuis juin dernier, chaque voix sera précieuse pour la coalition Renaissance-MoDem-Horizons, favorable à la réforme. Les groupes de la Nupes et le Rassemblement national ont déjà annoncé qu’ils voteraient contre, tandis que le doute subsiste sur l’unité des députés Les Républicains en soutien à ce texte emblématique du second quinquennat d’Emmanuel Macron. “Il faut que la majorité trouve 40 voix à l’Assemblée nationale, et sur les 61 députés LR, pour l’instant je ne le sens pas”, confiait ainsi un parlementaire LR à franceinfo, mardi matin.
“La question qui va se poser pour le gouvernement dans les jours à venir, c’est 49.3 ou pas”, selon ce même député de droite. Incertain d’avoir une majorité en faveur de la réforme des retraites sur les bancs de l’Assemblée nationale, le gouvernement pourrait recourir à cet article de la Constitution, qu’Elisabeth Borne a déjà utilisé une dizaine de fois depuis le début de la législature. Adoptée sans être votée, la réforme aurait alors “un vice démocratique”, a prévenu lundi Laurent Berger, patron de la CFDT, sur France Inter.