Un membre du personnel du laboratoire prépare son matériel pour une procédure de procréation médicalement assistée (PMA), au centre de fertilité du groupe hospitalier Diaconesses-Croix-Saint-Simon, à Paris, le 25 octobre 2022.

Indemniser les donneuses d’ovocytes ? Dans un pays où la gratuité du don d’éléments du corps humain est érigée en principe fondateur de la bioéthique, l’idée peut surprendre. Elle fait pourtant son chemin chez des professionnels de la procréation médicalement assistée (PMA) qui tentent de faire entendre leur voix. Avec un constat : celui du manque de candidates au don d’ovocytes, alors que la demande s’accroît, notamment en raison de l’autorisation en France, depuis la loi de bioéthique de 2021, du recours au double don de gamètes – la fécondation des ovocytes d’une donneuse avec le sperme d’un donneur –, jusqu’ici interdit.

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Selon les derniers chiffres nationaux de l’Agence de la biomédecine, 929 donneuses d’ovocytes étaient comptabilisées en 2024, quand 2 770 couples ou femmes seules se trouvaient, dans le même temps, sur liste d’attente pour une PMA avec don d’ovocytes. Le délai d’attente atteignait vingt-quatre mois, alors que le temps est, dans ces parcours, l’un des facteurs-clés de succès.

Face à la pénurie, est-il temps de remettre en cause l’absence de contrepartie au don, consacrée dans les premières lois de bioéthique, en 1994 ? Examens médicaux, prises de sang, échographies, stimulation ovarienne, ponction sous anesthésie au bloc opératoire… Encore plus que le don de sperme, également en tension, le don d’ovocytes requiert un engagement important, qui peut demander, au-delà de l’aspect médical, de poser des jours de congé au travail, entraîner des frais de transport ou une organisation pour faire garder ses enfants.

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