Donald Trump est de retour en Europe, pour sa deuxième visite d’Etat au Royaume-Uni, mercredi 17 et jeudi 18 septembre. Cette fois, les Britanniques le reçoivent à Windsor avec tout le faste et les ors requis, mais en se pinçant le nez. Ni cortège au palais de Buckingham – en travaux – ni discours au Parlement à Westminster – en vacances : hormis la première nuit, qu’il a passée à la résidence de l’ambassadeur à Londres, le président des Etats-Unis est tenu à distance respectueuse de la capitale dont le maire travailliste, Sadiq Khan, a appelé ses administrés à manifester contre « ceux qui cherchent à semer la peur ».

Ce profond malaise dans une relation autrefois si « spéciale » contraste avec le rapprochement franco-britannique célébré avec chaleur en juillet par une autre visite d’Etat, celle du président Emmanuel Macron à Londres. Il reflète aussi le périlleux exercice d’équilibriste qu’impose aux Européens le chaos géopolitique de ce premier quart de siècle.

Pris entre le marteau américain et l’enclume russe depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche sur fond de guerre en Ukraine, les Européens oscillent entre velléités d’autonomie et crainte d’être livrés à eux-mêmes avant d’avoir pu renforcer leurs défenses. L’été a été riche d’enseignements à cet égard, enseignements dont ils ont encore du mal à tirer la conclusion principale : contrairement à eux, le président des Etats-Unis ne considère pas Vladimir Poutine comme un adversaire.

La faute des autres

Le 15 août en Alaska, Donald Trump a littéralement déroulé le tapis rouge au président russe et levé les menaces de sanctions qu’il brandit régulièrement tout en en retardant l’échéance. Depuis, Vladimir Poutine a poussé toujours plus loin son agressivité. Il a multiplié les bombardements de Kiev, sur des immeubles de logements, sur un bâtiment du gouvernement, sur les locaux de l’Union européenne et du British Council.

Après le tapis rouge de l’Alaska, il a eu droit à celui de Pékin, où le président Xi Jinping lui a renouvelé son appui. Fort de ces succès diplomatiques, Poutine a franchi un nouveau pas, avec l’intrusion d’une vingtaine de drones militaires russes, le 10 septembre, dans l’espace aérien polonais, tandis que 100 000 soldats se préparaient à prendre part aux manœuvres « Zapad-2025 » en Russie et Biélorussie.

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