Le 3 septembre 2025, à Pékin, le président chinois, Xi Jinping (au centre), reçoit son homologue russe, 
Vladimir Poutine (à sa droite), et le leader nord-coréen, Kim Jong-un (à sa gauche), lors du défilé militaire sur la place Tiananmen célébrant le 80e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale. 

Pierre Andrieu est ancien ambassadeur, senior fellow on China-Russia relations à l’Asia Society. Il enseigne les relations internationales dans plusieurs universités françaises (Sciences Po Paris, Inalco, ISIT, ESCP) et étrangères. Il a publié Géopolitique des relations russo-chinoises (PUF, 2023).

Peut-on parler d’une alliance entre la Russie et la Chine, ou s’agit-il juste d’un partenariat stratégique ?

La République populaire de Chine (RPC), fondée en 1949 par Mao Zedong, a signé en février 1950 avec l’URSS stalinienne un « traité d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle ». Cette alliance en bonne et due forme plaçait la Chine, alors faible et sous-développée, en position de « frère cadet » et de dépendance politique et économique vis-à-vis de la puissante Union soviétique, sur laquelle Pékin était aligné au sein du « camp socialiste ».

Les Chinois ont conservé un mauvais souvenir de cette alliance contrainte. Mao admettait mal d’être soumis à Staline et, peu après la mort du dictateur en 1953, il a rompu avec l’URSS. Quant au traité d’alliance, il ne fut pas renouvelé à son expiration en 1980 et fut remplacé en 2001 par un « traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération » ne comportant aucune alliance. Reconduit en 2021, ce texte a permis l’édification d’un solide partenariat répondant aux intérêts respectifs des deux pays.

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