Après avoir fait des études de droit, cette passionnée de cinéma a passé vingt-cinq ans à la Warner. Iris Knobloch a vécu dans plusieurs pays et a dû s’imposer dans un monde très masculin. Présidente du Festival de Cannes depuis 2022, cette femme de caractère, née en Allemagne, nous accueille dans son bureau lumineux à Paris avant de s’envoler pour la Croisette. A 62 ans, souriante et avenante, elle rend hommage à ses parents, rescapés de la Shoah, qui lui ont transmis la joie de vivre.

Je ne serais pas arrivée là si…

… Si je ne m’étais pas lancée dans l’aventure de The Artist quand j’étais à la Warner. Ce pari fou d’accompagner ce film m’a donné confiance en mon jugement et en mon instinct.

Pourquoi ce film en particulier ?

Car, sur le papier, il avait peu de chance de réussite. Personne n’aurait pu prédire le succès qu’il a rencontré. Pour le producteur, Thomas Langmann, ce film n’était pas facile à monter, il n’avait pas de scénario ni de dialogues car le film est muet, il n’avait qu’une simple note d’intention, c’était quasiment impossible de se projeter. Un jour, il m’a proposé de visionner un essai, c’était la scène de danse entre Bérénice Bejo et Jean Dujardin.

Ce moment magique m’a profondément touchée. Je me suis dit : « Waouh, qu’est-ce que c’est beau ! » Le soir, j’ai tenté de me raisonner : « Iris, tu ne peux pas te lancer dans un projet dont tu ne sais pas grand-chose juste parce que tu ressens une émotion forte, ne t’emballe pas. Dors dessus et vois comment tu sens les choses demain. » Le lendemain, j’avais toujours le même sentiment d’avoir assisté à quelque chose d’extraordinaire. J’y croyais, même si je n’avais que très peu d’éléments sur ce film, je devais le soutenir.

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