
L’Organisation des Nations unies (ONU) a exhorté lundi 28 juillet l’Iran à cesser d’appliquer la peine de mort, évoquant une « augmentation inquiétante du nombre d’exécutions », avec un total d’au moins 612 depuis le début de l’année.
« Les informations selon lesquelles plusieurs centaines d’exécutions ont eu lieu en Iran depuis le début de l’année soulignent à quel point la situation est devenue profondément inquiétante ainsi que la nécessité urgente d’un moratoire immédiat sur l’application de la peine de mort dans le pays », a déclaré Volker Türk, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
Le chiffre d’au moins 612 personnes exécutées au cours du premier semestre 2025, est plus de deux fois supérieur à celui de la même période en 2024 (avec 297 exécutions), précise le communiqué de l’ONU.
« 48 personnes actuellement dans le couloir de la mort »
« Il est alarmant de voir des rapports expliquant qu’il y a au moins 48 personnes actuellement dans le couloir de la mort, dont 12 sont considérées comme étant en danger imminent d’exécution », a déclaré M. Türk.
Plus de 40 % des personnes exécutées cette année ont été condamnées pour des délits liés à la drogue, selon ses services, tandis que d’autres ont été jugées sur la base d’« accusations larges et vagues, telles que “l’inimitié envers Dieu” et la “corruption sur Terre”, qui sont souvent utilisées par les autorités pour faire taire les dissidents ».
Selon M. Türk, les informations recueillies par l’ONU indiquent que les procédures judiciaires se déroulent souvent à huis clos et ne respectent pas les normes d’un procès équitable.
L’Iran dit limiter les exécutions aux « crimes les plus graves »
Après ces déclarations de la part des Nations unies, le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien, Esmaeil Baghaei, a déclaré lundi à la presse que « la peine capitale est prévue par la législation iranienne pour un éventail des crimes les plus graves ». L’Iran « s’efforce d’en limiter l’usage aux seuls crimes les plus graves », a ajouté le ministre.
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Plusieurs ONG affirment que les autorités iraniennes ont arrêté des centaines de personnes et en ont exécuté des dizaines dans le cadre d’une vague de répression consécutive à la guerre de douze jours avec Israël, accusant la République islamique d’utiliser la peur pour compenser ses faiblesses révélées par le conflit.
L’Iran se classe au deuxième rang mondial du nombre d’exécutions, après la Chine, selon des groupes de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International. En Iran, les exécutions se font généralement par pendaison à l’aube.