Il aime à raconter cette anecdote fondatrice dans les interviews et les conférences qu’il sélectionne avec soin. Celle d’une fratrie qui mettait la main à la pâte pour aider les parents commerçants à faire prospérer les échoppes familiales. « Mon père nous levait à 5 heures du matin et nous partions en camion pour aller acheter des fruits et des légumes au marché, contait ainsi, lors d’un sommet sur la jeunesse, à Kigali, au Rwanda, en 2017, un Patrice Motsepe affable et raffiné, dans son éternel costume bleu nuit parfaitement taillé. Nous fermions l’épicerie et les autres affaires à minuit, et je devais rester derrière le comptoir. Etre derrière ce comptoir m’a appris ce qu’était la profitabilité. »

Pour ajouter à la légende, l’homme n’est pas né n’importe où, mais à Soweto, le township symbole du régime raciste de l’apartheid (1948-1991) et creuset de la lutte pour les droits des Noirs, où vécut aussi celui qui deviendra Prix Nobel de la paix et chef de l’Etat Nelson Mandela (1918-2013). A la naissance de leur cadet, en 1962, les parents Motsepe, engagés, choisissent son premier prénom en hommage au héros panafricaniste congolais Patrice Lumumba (1925-1961), assassiné tout juste un an plus tôt – son deuxième prénom, Tlhopane, signifie « l’élu » en tswana, une langue bantoue.

Mais de Soweto, quartier pauvre et discriminé, l’intéressé évoque surtout des souvenirs de rigueur et de travail. Le township de la banlieue de Johannesburg abritait « certains des meilleurs entrepreneurs de la communauté noire », racontait-il, en 2022, cette fois dans une conférence du magazine Forbes.

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