
Le puissant ouragan Melissa, qui doit toucher Cuba tôt mercredi 29 octobre après avoir durement frappé la Jamaïque, a été rétrogradé en catégorie 3, a annoncé le Centre national américain des ouragans (NHC). La tempête évolue depuis quelques jours entre les catégories 3 et 5, la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson.
« Melissa devrait rester un ouragan puissant lorsqu’il traversera Cuba, les Bahamas et les environs des Bermudes », a déclaré le NHC dans son dernier bulletin mardi soir.
Les habitants de Cuba fuient les côtes à l’approche de l’ouragan. Les autorités locales ont déclaré « l’état d’alerte » dans six provinces de l’est du pays et les habitants tentent de stocker vivres, bougies et piles depuis lundi.
En Haïti, à l’est de Cuba, les autorités ont ordonné la fermeture des écoles, des commerces et des administrations mercredi. Avant même de toucher terre mardi en Jamaïque, l’ouragan y a fait trois morts, ainsi que trois autres en Haïti et un en République dominicaine.
Clôtures et toits arrachés
Melissa a frappé mardi de plein fouet l’ouest de la Jamaïque alors qu’il se trouvait en catégorie 5, soit la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson. Ses vents soutenus soufflaient alors à près de 300 km/h. Il s’agit du pire ouragan ayant touché la Jamaïque depuis le début des relevés météorologiques.
Le premier ministre, Andrew Holmes, a déclaré que l’île était une « zone sinistrée ». Saint Elizabeth, paroisse située dans le sud-ouest de l’île peuplée par 150 000 personnes et « grenier à blé » de la Jamaïque, a été submergée, selon Desmond McKenzie, élu local, lors d’une conférence de presse. « Les dégâts à Saint Elizabeth sont considérables (…) toute la Jamaïque a subi les effets dévastateurs de Melissa », a-t-il ajouté, précisant que plusieurs hôpitaux avaient été endommagés.
A Saint Catherine, au centre de la Jamaïque, la rivière Rio Cobre est sortie de son lit et les vents puissants ont arraché des clôtures et des toits, a constaté un photographe de l’Agence France-Presse. Kingston, la capitale, a été relativement épargnée, selon Mathue Tapper, un habitant de 31 ans. « J’ai l’impression que le pire est passé », a-t-il confié, disant toutefois être très inquiet pour les zones rurales.
Inondations et pluies diluviennes
Des bourrasques extrêmement violentes ainsi que des inondations côtières sévères et des pluies diluviennes pouvant provoquer des glissements de terrain catastrophiques étaient attendues à travers le pays. Les autorités avaient appelé la population à faire preuve de vigilance vis-à-vis des crocodiles, qui, du fait des inondations, pourraient être une menace.
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Dans ce type de catastrophe, « l’eau tue beaucoup plus de personnes que le vent », avait rappelé en amont le météorologue Kerry Emanuel, insistant sur le rôle joué par le changement climatique. En réchauffant les mers, ce dernier entraîne l’intensification rapide d’un plus grand nombre de tempêtes, comme ce fut le cas pour l’ouragan Melissa.
Le dernier ouragan majeur à avoir touché terre en Jamaïque était l’ouragan Gilbert, en septembre 1988, qui avait tué quarante personnes et fait d’énormes dégâts. Depuis, l’île avait été frappée par plusieurs ouragans, le dernier en date étant Béryl, en juillet 2024, qui n’avait toutefois pas touché terre.




