Vue de l’exposition « My Name Is Orson Welles », à la Cinémathèque française, à Paris, en octobre 2025.

Un patriarche en polystyrène. Sa barbe est blanche mais ses postiches sont ceux d’un faux poulet rôti, comme en plastique orangé. Ainsi s’ouvrent l’exposition « My Name Is Orson Welles », à la Cinémathèque française à Paris, et son catalogue très soigné (La Table ronde, 464 pages, 44,50 euros), conçus par Frédéric Bonnaud, le directeur de l’institution. C’est la couverture du magazine Time, en mai 1938, dévolue à un portrait en couleurs de Welles (1915-1985). Le jeune homme, 23 ans à l’époque, n’a pas encore réalisé de films, mais sa suractivité théâtrale électrise Broadway, et il apparaît là sous les traits contrefaits du vieux personnage principal de La Maison des cœurs brisés, de George Bernard Shaw, sa mise en scène du moment. Tout est scellé. Et avant tout cette curieuse propension à toujours se vieillir, se grimer, se boursoufler, comme du pop-corn.

Dans Moi, Orson Welles, livre d’entretiens de 1969 avec le cinéaste Peter Bogdanovich (1939-2022), réédité pour l’occasion dans une version richement illustrée (Capricci, 334 pages, 45 euros), son interlocuteur lui fait remarquer : « Voudrais-tu retomber [en enfance] ?

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