Le PDG d’OpenAI, Sam Altman, a annoncé lundi 31 mars que la start-up allait dévoiler une partie de l’architecture d’un nouveau modèle d’intelligence artificielle (IA) générative, un virage stratégique après avoir jalousement gardé secret ses programmes et méthodes depuis le lancement de ChatGPT.

OpenAI va proposer, en accès libre, les « paramètres de pondération » (open weight), c’est-à-dire les critères qui définissent comment un modèle fonctionne et l’orientent après sa mise au point. L’« open weight » est différent de l’« open source », c’est-à-dire l’accès libre au code de programmation du modèle en lui-même. Il est plus restreint et ne permet pas de déterminer comment est construite une interface d’IA générative.

Des spécialistes ont reproché à plusieurs acteurs de l’IA générative d’avoir prétendu offrir l’accès libre alors qu’ils se limitaient, en réalité, à la pondération. L’accès à la pondération peut aider les développeurs à calibrer un modèle d’OpenAI en fonction de leurs besoins spécifiques.

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Tester le modèle

« Nous y pensons depuis longtemps mais d’autres priorités ont pris le dessus », a expliqué Sam Altman sur X, rappelant qu’Open AI n’avait plus publié les détails d’un modèle depuis GPT 2, lancé en 2019 − ChatGPT, lancé en novembre 2022, s’appuyait sur GPT 3.5.

Le modèle évoqué sera mis en ligne « dans les mois à venir », a fait savoir Kevin Weil, responsable produit chez OpenAI. Dans l’immédiat, la start-up va organiser des événements à San Francisco, en Europe et en Asie pour laisser des programmeurs tester le modèle et faire part de leurs impressions et suggestions.

Jusqu’ici, OpenAI faisait partie, avec Anthropic, des rares poids lourds de l’IA générative à ne rien laisser filtrer de la mécanique de leurs modèles. Meta, Google ou Mistral ont tous choisi de publier une partie de leur architecture, tout comme le chinois DeepSeek, dont le modèle R1 a bousculé le monde de l’IA générative, en janvier.

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Levée de fonds record

En outre, OpenAI s’est entendu lundi avec des investisseurs pour lever 40 milliards de dollars, ce qui valorise la société californienne à 300 milliards de dollars. La société d’investissement japonaise SoftBank sera le principal participant à cette levée de fonds du fleuron de l’IA, la plus importante jamais vue pour une société non cotée dans le secteur technologique.

SoftBank, déjà actionnaire, va mettre au pot 30 milliards de dollars, le solde étant amené par d’autres investisseurs. L’accord prévoit un décaissement immédiat de 10 milliards de dollars, le reste étant étalé jusqu’à la fin de l’année. Dix de ces quarante milliards ne seront versés qu’à la condition qu’OpenAI modifie ses statuts, pour passer d’une société à but non lucratif à une entreprise classique.

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Ce changement de forme juridique est un point de friction entre certains cofondateurs d’OpenAI, dont Elon Musk, et les investisseurs existants, qui veulent pouvoir rentabiliser leur mise. Les critiques de cette modification de statuts craignent qu’OpenAI ne privilégie davantage les bénéfices à la fiabilité et la sécurité de ses programmes, dont la sophistication de plus en plus avancée présente des risques de dérapage ou de détournement.

En phase de croissance accélérée, OpenAI a un besoin impérieux de liquidités, car elle engloutit des milliards dans les puces, serveurs et centres de données qui lui permettent de développer ses programmes d’IA générative. Bien que tablant sur un triplement de son chiffre d’affaires en 2025, à 12,7 milliards de dollars, OpenAI ne prévoit pas d’atteindre la rentabilité avant 2029, selon des documents internes cités par des médias américains.

Le Monde avec AFP

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