Les manifestants réunis devant le Mémorial de la Shoah pour rendre hommage aux otages décédés, à Lyon, le 23 février 2025.

Simon (les personnes citées par leur prénom n’ont pas souhaité donner leur nom) s’est mis en retrait « socialement » dans l’année qui a suivi l’attaque terroriste du Hamas en Israël du 7 octobre 2023 : il a cessé de décrocher son téléphone, refusé les invitations à dîner et a déserté les cafés entre copains. Ce jeune éducateur spécialisé en banlieue parisienne, âgé de 29 ans, de confession juive, n’a « pas la force », « plus le courage » de discuter du conflit au Proche-Orient avec ses amis non juifs. Des amitiés de vingt ans mises entre parenthèses.

« Moi, j’attends de l’empathie, j’ai envie de leur dire de me laisser avoir peur pour ma famille là-bas. J’ai envie de leur dire que, si Israël n’existe plus demain, ça ne changera rien pour eux, mais que pour moi ça changera tout : Israël est mon Etat refuge. J’ai envie de leur dire qu’on n’est pas sur un plateau télé, et que je n’ai pas envie de définir ce qu’est un génocide. Mais, en réalité, peu importe ce que je pense, ce que je ressens, tout ce qui compte aux yeux des autres c’est ce que je suis, et je suis juif », se confie-t-il.

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